Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Publié par DASES-SUPAP-FSU

Mise en place d'un concours d'accès à la Classe Exceptionnelle

Comme vous le savez (sinon c'est ici), la loi prévoit pour les assistantes socio éducatifs en catégorie A(minus), une promotion au choix (à la tête du client) ou via examen professionnel au grade d’Assistant Socio Educatif de classe Exceptionnelle.

Le décret datant de mai 2017 n’était à ce jour pas en vigueur à la Ville de Paris où seule la nomination au choix (la roue de l'infortune en somme : plouf, plouf, nanpatoi) était en vigueur.

Le SUPAP FSU, la CGT et la CFDT, représentants des Assistants Socio Educatifs en Commission Administrative Paritaire, demandaient donc (et avaient obtenu un engagement de l’administration) à être associé à la mise en place de l’examen professionnel de promotion à la classe exceptionnelle. Nous voulions participer à la réflexion autour de ce concours (choix des épreuves etc…), l’administration nous avait répondu tout sourire que « oui, oui, bien sûr », et nous les relancions régulièrement à ce sujet quand soudain semblant crever le ciel et venant de nulle part a surgit cette semaine un mail de l’administration qui nous annonce avoir travaillé toute seule au choix des épreuves, pour une mise en place en 2022.

Pourtant la concertation c’est pas mal, ça aurait pu éviter par exemple, que Paris, suite au passage en Catégorie A des ASE, choisisse de mettre en place un concours d’entrée dans le corps s’appuyant sur une synthèse (en imitant les Départements voisins qui avaient fait ce choix depuis plusieurs années)… pile au moment où la réforme du Diplôme d’État supprimait la synthèse des épreuves et donc n’y formait plus les étudiants ! (ouais, c’est ballot, nous on aurait pu leur expliquer mais y nous ont pas demandé !).

 

Le choix solitaire et éclairé de l’administration pour le concours Classe Ex est donc :

- une épreuve d’admissibilité sur la base d’un dossier de Reconnaissance des Acquis de l’Expérience Professionnelle (RAEP).

- une épreuve d’admission constituée d’un entretien de 30 minutes avec le jury.

👉 Un dossier RAEP est un dossier à remplir présentant l’ensemble des postes occupés (tableau) et comprenant un espace de libre expression au sein duquel le candidat doit valoriser son expérience. Un sale coup porté aux professionnels « exceptionnels » mais qui pour diverses raisons (qui les regardent) ne présentent pas un CV plein de la sacro-sainte mobilité.

👉 L’entretien avec le jury concernera donc sans doute le parcours professionnel des candidats. Le jury sera sans doute constitué de professionnels extérieurs (élus…) et de membres hauts placés de l’administration sociale parisienne (précisons au passage que dans ladite administration, tout le monde se connait : ondissa/ondirien).

Bref, rien ne garantit à ce stade (rien n’est fait) pour que l’examen de classe exceptionnelle ouvre la voie à la promotion des agents exclus de la promotion au choix (parce que n’occupant pas les postes « glamours-bankables-près-du-soleil » ou pas assez « mobiles »). Pour rappel, le grade d’ASE classe exceptionnelle n’est pas un grade fonctionnel (il ne change en rien les missions de l’agent promu, juste son salaire) : l’examen de passage devrait donc se donner les moyens d’éviter l’écueil déjà trop bien connu de favoriser la promotion des ASE n’en exerçant pas ou plus les missions (faisant fonction de CSE ou de chargés de mission/projet, lesquels devraient évoluer en étant reclassés dans des corps correspondant à leurs missions effectives).

On aurait souhaité que l’examen de passage à la classe Ex offre autant que possible des chances équitables à l’ensemble des agents et permette à ceux qui sont habituellement oubliés par l’administration d’accéder, enfin, à une chance de faire valoir leurs compétences et d’être promus ! Loupé !

 

Le RAEP, un choix couillu ou des justifications culottées :

Sur le cul, nous ne pouvons que vous transmettre la justification de l’administration relative au choix du RAEP (c'est dans leur mail) : « Il s’agit de prendre en compte la charge de travail des agents souhaitant préparer l’examen professionnel, qui sont très majoritairement des femmes devant pouvoir concilier évolution professionnelle et vie personnelle. »

Oui, oui, ils ont choisi le RAEP parce que les ASE sont des femmes occupées, qu’elles auraient pas le temps de préparer un exam’ comme les mâles, les vrais, ceux qui ne sont pas concernés par la nécessité de « concilier évolution professionnelle et vie personnelle », ceux qui ont le droit au poil, ceux qui ont rotent, pètent, chassent, fument des cigares en marcel et (advienne que pourra) descendent les poubelles. Notons au passage, que l’argument « sauvons les pauv’loulouttes » n’est pas retenu pour les ASE par l’administration quand :

 

Vous l’aurez compris, le SUPAP FSU ne valide pas le choix de l’administration et surtout pas sa justification sexiste-à-la-con. Parce que derrière l’idée que les ASE ont pas le temps d’avoir un examen professionnel à part entière, il y a un dossier conçu pour valoriser les agents justifiant d’une expérience longue,  diversifiée ou atypique (missions en centrale, faisant fonction…) soit les mêmes agents qui sont déjà prioritaires pour la nomination au choix et qui, pour une part non négligeable d'entre eux n'exercent pas les missions d'un travailleur social ! Les éternels oubliés de la promotion le resteront : rien de nouveau sous le soleil (sauf une nouvelle dose de sexisme ordinaire).

Accès à la classe Exceptionnelle des ASE (et Prix Territoria du Sexisme ordinaire)

Commenter cet article