Assistants Socio-Educatifs : Changez de métier !

Assistants Socio-Educatifs : Changez de métier !

Au SUPAP FSU, depuis des années, on se bat pour le social et pour que les agents de la filière puissent continuer à kiffer leurs métiers. Parce que oui, y’a beaucoup de choses à redire (postes vacants, partenaires fantômes, manque de moyens, logiciels qui tournent sous Windows 95, salaires « de femmes »…), mais y’a beaucoup de sens aussi à ces métiers qu’on a envie de défendre. Alors on se bat pour les conditions de travail et un service public de qualité, bienveillant, disponible pour ceux qui en ont besoin.

Mais ces dernières années force est de constater que les conditions de travail se dégradent de plus en plus : le manque de moyens (de tout, du matériel au partenaire en passant par les réponses possibles pour les personnes dans le besoin) s’ajoute à une charge de travail qui se multiplie à mesure que les postes vacants explosent (sans perspective puisque le métier n’attire plus).

L’attractivité est donc centrale. Nous avons besoin de collègues mobilisés pour défendre nos métiers, missions et services. Nous avons besoin de les garder. Nous avons besoin de salaires à la hauteur, puisque nous ne sommes plus dans un monde où les étudiants se disent : « tiens, je vais aller faire un métier exigeant moins payé qu’un autre » ! Une logique que la Ville de Paris devrait comprendre…

Pourtant aujourd’hui :

Les Assistants Socio Educatifs (ASE) paient le fait d’être des filières féminisées du care ET d’être en (fausse) catégorie A et :

• Perçoivent moins d’IFSE (prime mensuelle) que la majorité des agents en catégorie B,
• Ont une évolution de carrière plus lente que les agents en catégorie B qui bénéficient du taux de promotion à 100% (passage à la classe exceptionnelle automatique dès que les conditions sont remplies pour les agents de catégorie B et C),
• Ont des taux directeurs inférieurs aux Catégorie B et C lors des campagnes de prime (en 2025 le CIA des catégories B et C représentera 4,5% de leur IFSE contre 4% pour les A), sous couvert qu’ils sont en catégorie A. Ça pourrait être normal (donner plus aux agents qui ont les salaires les plus bas) Oui mais les ASE étant un « faux A » ils ont des primes inférieures à la majorité des agents de catégorie B. [On a bien conscience de parler chinois quand on parle d’IFSE, de CIA et de taux directeur. Mais on parle de vos salaires. Et pour faire simple : on se fait tous avoir].

	Secrétaire Admin (B)	Infirmière (A)	Animateur (B)	ASE (A)	SMS (B)
IFSE mensuelle en début de carrière (minimum)	483€	475€	450€	426€	410€
CIA décembre 2025 (calcul sur la base de l’IFSE minimum / début de carrière)	260€	228€	243€	204€	221€
IFSE 2026 (calcul sur la base du minimum pour un agent en début de carrière)	496€	486€	462€	436€	421€

Sur le tableau ci-dessus vous pouvez voir que :

• Après s’être si longtemps battus pour la Catégorie A des Assistants Socio-Educatifs on en vient à la regretter !
• Les primes cette année vont être nulles pour tout le monde !
• Mieux vaut être dans une filière pas médico-sociale !
• Mieux vaut être en catégorie B dans une filière hors médico-sociale que dans une filière sociale en A !
• Il est urgent que le niveau d’IFSE des ASE et SMS soit revu (ce que la Ville s’était engagé à faire dès 2022 : on attend toujours !).

Chaque campagne de promotion et de prime qui passe sans que la Ville ne revoie sa copie creuse ainsi l’écart entre la moyenne des salaires et primes de la filière sociale et celle des autres filières. Sachant que les « autres filières » qui perçoivent de meilleures primes sont loin d’être riches et mériteraient aussi qu’on revoit leurs salaires !

La Ville est bien consciente du problème, qu’elle a étudié et présenté aux organisations syndicales sur plein de PowerPoint, tableurs Excel toussa… Elle a elle-même pointé ces écarts de primes comme étant une discrimination à l’encontre des corps (métiers) effectuant des tâches féminisées (ciblant les métiers du care des filières médico-sociale et petite enfance et métiers de la filière culturelle). Pourtant, elle n’a aucune urgence à corriger ces discriminations, étant bénéficiaire des économies réalisées sur le dos des SMS, ASE, infirmières, CSE, Auxiliaires de puériculture et autres bibliothécaires !

Pire, elle utilise un argument moche (là on fait un effort de politesse) pour justifier de pas toucher aux filières du Care : le Ségur ! Oui, parce que selon la Ville, le fait que certaines filières féminisées du care à qui elle a créé (c’est bon de le rappeler) un régime indemnitaire nul (politesse toujours) perçoive le Ségur justifie qu’on ne les augmente pas plus. Pour rappel : le Ségur est une mesure de reconnaissance et de valorisation des professions essentielles. L’utiliser comme prétexte pour ne plus augmenter les primes et salaires revient à annuler ses effets et la reconnaissance qui, il y a peu, était reconnue comme due à nos professions !

Au SUPAP FSU, ça fait plus de 10 ans qu’on signale un problème et à l’approche de la nouvelle campagne de primes qui va une nouvelle fois pénaliser l’ensemble des agents et enfoncer le clou pour les « faux A » (assistants socio-éducatifs, infirmiers…) et autres « petits B » (SMS, auxiliaires, TSO…) on désespère et on n’a plus qu’un conseil à vous donner :

Changez de métier !

Ou mobilisez-vous à nos côtés pour défendre nos beaux métiers et leur attractivité:

sans vous, on crie pas assez fort !

Votre syndicat préféré (ça mérite d'adhérer !):