Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Publié par DSOL-SUPAP-FSU

Secret d’Histoire (petit rappel historique en mode Stephane Bern)

En 2015, la DASES décide de fermer le SMASH.

Problème, pointe le SUPAP FSU (mais pas que, parce qu’on va pas vous faire croire qu’il n’y a qu’un syndicat qui bosse et gagne tout tout seul), la suppression du SMASH revient à supprimer la possibilité de lutte contre les nuisibles par un service municipal pour les parisiens et les services du territoire.

Déjà, on évoque le problème des punaises (qui n’étaient pas les stars internationales qu’elles sont aujourd’hui)  et la DASES répond avec ce qu’elle sait faire de mieux : UNE PROCÉDURE ! C’est simple : les parisiens qui ont des punaises n’auront qu’à aller se présenter au service social de l’arrondissement pour demander à bénéficier d’une intervention s’ils sont en difficulté.

Résumé de la procédure : Punaise ? -> Service Social !

Po-ly-va-lents ces services sociaux !

 

Punaise is the new Beyonce

Depuis la rentrée et les défilés de la fashion-week parisienne, la tendance se confirme : la Punaise est LA star du moment. Mais dans les services parisiens, on n’a pas attendu la déferlante médiatique de la punaise et la psychose générale pour avoir matière à s’inquiéter !

Bah non. Parce que la punaise, elle est connue depuis longtemps des établissements et services qui reçoivent et/ou vont au domicile du public. Alors on avait déjà des procédures de ouf (tu vois les experts Miami, ben là c’est pareil mais à Paris), consistant principalement dans les services sociaux à :

-          Une tenue de cosmonaute pour les Visites à Domicile (Ndlr : tous les cheveux ne rentrent pas dans la capuche),

-         (des fois) Un congel’ pour mettre les vêtements des agents exposés (ces derniers devant ensuite rentrer chez eux à poil),

-          La plus efficace : une feuille A4 apposée sur la porte des bureaux potentiellement infestés « Ne pas ouvrir, intervention à venir ». L’histoire ne dit pas si la feuille A4 empêche les punaises de passer sous la porte ou d’être transportées par les femmes de ménage qui continuent de les nettoyer tous les jours.

-          Un coup de vaporetto passé par une assistante sociale ou une CSE désignée volontaire de force.

 

Bizarrement, les agents (bien que confortablement assis sur des fauteuils en tissus vieillissants où on ne distingue pas les punaises des autres taches douteuses) ne se sentaient pas  hyper protégés par les feuilles A4… Et tout aussi étrangement, les agents en EPS rechignaient un chouia à recevoir des gens qui n’avaient pas d’autre problématique que des punaises ET à être réquisitionnés pour « désinsectiser »  en passant l’aspirateur-vapeur dans les box suspectés d’être infectés ET à recevoir du public dans des box « désinsectisés » par des gens pas qualifiés.

 

2023 : La révolution du Kit Punaises !

Face à la grogne des agents à l’arrivée des JO et au scandale punaises à Paris qui fait les choux gras de la presse étrangère, la DSOL nous pond ce qu’elle sait encore et toujours faire de mieux : UNE PROCÉDURE.

The new procédure prévoit que tous les services soient équipés, en plus de la mallette canicule, d’un « kit punaises ». Le kit punaises comprend un congélateur, un aspirateur, des combinaisons de cosmonaute, des « surbottes », mais aussi du film plastique et du scotch. Pour les établissements (CH, EHPAD, résidences…), le kit prévoit en plus un vaporetto et un local dédié aux punaises (où qu’on met le congel toussa, à condition qu’un local soit disponible bien sur). Et puis y’a des fiches avec des dessins et tout qui expliquent qu’il faut faire attention aux punaises et dire aux gens de faire attention aux punaises et recenser les 8 procédures punaises et le nom des 15 services à prévenir en cas de punaises.

La procédure rappelle la nécessité de prévenir de tout risque ou doute (trop malin) quant à la présence de punaises, de condamner les espaces suspects, de lancer des détections. Le problème c’est que pas mal de services se retrouvent avec plusieurs box condamnés en même temps (à l’aide de la fameuse feuille A4 anti punaises) et ce pendant plusieurs jours. Du coup, 1/ y’a plus assez de box pour les rendez-vous, et 2/ les punaises ont le temps de se reproduire sauvagement sur les claviers (Ndlr : les toilettes on les nettoie, les claviers jamais : c’est craspouille!).

Surtout, parce qu’on est dans l’administration, la procédure rappelle qu’il ne faut pas rester seuls face à un problème de punaises : il faut prévenir la SDIS, le BQR, le SLHA, la SDSPA, le SAD et le BPSQVT (non, c’est pas une blague faut mettre tout le monde en copie).

Ensuite, on passe à l’intervention, du vaporetto au chien en passant par les interventions chimiques : tout est prévu mais on sait pas dans quels délais. Et ça c’est chaud, parce que les punaises ont des pénis perforateurs et 200 rapports sexuels par jour (non c’est toujours pas une blague). Du coup on peut supposer qu’elles se reproduisent à un rythme difficilement compatible avec le rythme des administrations et de leurs sacro-saintes procédures.

Bon, on est obligés de reconnaitre qu’avec cette procédure on a fait un grand pas puisqu’on passe de la feuille A4 au mail : on avance !

 

La protection au domicile des agents.

Si malgré les fiches, les procédures et les kits punaises, les agents ramenaient des punaises chez eux, la DSOL prévoit une intervention au domicile des agents en Ile de France (et un forfait de remboursement pour les agents habitant hors IDF). Au cas où les infestations nécessiteraient de jeter des meubles, des barèmes sont également prévus pour participer au rachat des matelas, sommiers et canapés (800€ le matelas deux places, 600€ le canapé fixe…).

Oui mais la procédure précise que pour obtenir ces interventions / remboursements il faudra démontrer que l’infestation au domicile de l’agent est bien liée à son activité professionnelle, sans préciser les éléments de preuve à fournir. Or, peu d’agents ont des selfies d’eux avec les punaises rencontrées lors de la Visite à Domicile chez Mme Y, dans le box 7 ou dans la chambre du résident X. Du coup les interventions au domicile des agents seront un peu au bon vouloir de la direction locale… comme les primes *rire jaune*.

 

Analyse du Dr SUPAP

Il aura fallu l’arrivée de J.O et la médiatisation du problème à Paris pour que les directions commencent à prendre le début de la mesure du problème.

Alors non, on ne panique pas, on ne demande pas l’éradication des gens qui ont des punaises, leur mise au ban ou quarantaine ! On demande des mesures de bon sens pour que les agents des services et établissements médico-sociaux qui assurent la continuité du service public puissent le faire humainement. Quand Monsieur Jenpeuplu qui a des punaises a besoin d’écoute (au sujet de ses punaises ou pas), il doit pouvoir être reçu par un professionnel disponible, qui ne soit pas totalement parasité par le risque punaise.

C’est ici que la Ville, l’employeur a un rôle à jouer en prenant des mesures sécurisantes pour tous. Et de vraies mesures ce sont des moyens, des actions, pas des procédures !

Procédure = dire qu’on fait Action = faire.

Au SUPAP FSU on en a ras la nouille des réunions et des procédures : on préfère l’action !

Nous demandons des équipes d’intervention internes (pas des prestataires qui une fois le marché conclu mettent 3 piges à intervenir pour la modique somme d’un bras, une jambe et 3 orteils), suffisamment dotées pour être réactives sur l’ensemble des services et établissements. Et des assurances que les agents exposés pourront bénéficier d'une aide de la Ville à la hauteur ! Ça coute cher, mais c’est à ce prix qu’on ne transformera pas les services publics en lieux de transmission pour les usagers et agents ET qu’on garantira que les services et professionnels soient concentrés sur leurs missions !

 

 

Commenter cet article