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Publié par DASES-SUPAP-FSU

Psychologues : Rémunération, envie du pénis et camisole géographique

Les psychologues intègrent le RIFSEEP au 1er juillet 2022. L'occasion de faire un point sur la situation de ces professionnels !

 

REMUNERATION

(on commence par le plus chiant : là on parle le patoadministratif, mais quand on travaille dans la fonction publique, c’est une langue qu’on vous conseille de maitriser : accrochez-vous !)

 

Depuis le 1er juillet, les psychologues ont intégré le Régime Indemnitaire tenant compte des Fonctions, des Sujétions, de l'Expertise et de l'Engagement Professionnel (RIFSEEP). Ce nouveau régime indemnitaire est composé de deux éléments :

  • L’IFSE (Indemnité de Fonctions, Sujétions et Expertise), versée tous les mois et qui regroupe la majorité des primes dont la prime spécifique mensuelle (code 611 sur la fiche de paie).
  • Le Complément Indemnitaire Annuel (CIA), versé au mois de décembre. Le CIA est une prime à l’appréciation de l’administration, donc une prime au mérite, souvent attendue par les agents en décembre et qui génère (aussi souvent) de nombreuses déceptions ! Cette prime a un impact sur la rémunération car 75% du montant du CIA est reporté sur l’IFSE à partir du mois de janvier suivant, les 25% restants viendront abonder le CIA de l’année suivante. Par exemple, avec un CIA de 80 euros versé en décembre 2022, 60 euros (75%) seront reportés sur l’IFSE de 2023 (soit 5 euros d’augmentation de l’IFSE/mois), les 20 euros (25%) restants constitueront une base pour le CIA de l’année suivante.

Au SUPAP FSU on n’est pas fans du RIFSEEP, qui sous couvert d’offrir la possibilité de valoriser certains agents, ouvre la voie aux rémunérations inégales. Comme pour les promotions au choix, les augmentations « au choix » ne permettront jamais – comme le fantasme le législateur – de valoriser les plus méritants. Le monde du travail est loin d’être le pays des bisounours : être un bon professionnel ne rime pas toujours avec plaire à sa direction !

Néanmoins, s’agissant de la situation des psychologues, ce passage au RIFSEEP s’accompagne d’une hausse de la rémunération de nombreux contractuels, grâce à un montant minimum d’IFSE de 475€ bien souvent supérieur à la prime spécifique mensuelle qu’il remplace : de quoi freudonner pour les plus bas salaires (mais pas encore de quoi s’époumoner !).  

 

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ZOOM SUR LES PSYCHOLOGUES DU CASVP

Au 1er juillet 2022, le CASVP compte 45 psychologues :

96% sont des femmes

91% sont des contractuels (dont 49% en CDD et 51% en CDI)

62% ont des contrats à temps partiel (hors temps partiels à la demande des agents)

62% travaillent en EHPAD, 13% en CHRS, les autres psychologues sont répartisolés en SSIAD, Résidences Autonomie, EPS, ESI, PSA ou crèche.

 

 

 

L’ENVIE DU PENIS

Ce n’est pas pour rien que les corps féminisés souhaitent récupérer le pénis manquant : c’est parce que, dans la fonction publique (malgré les grilles de salaire censées garantir l’égalité entre l’ensemble des agents) les écarts de salaire femme-homme sont évalués à 15,6% (oui : le pénis rapporte !). Cet écart s’explique par pleins de problèmes largement connus et documentés (primes et avancement différenciés, plafond de verre, rémunération moindre dans les filières féminisées…) dans des rapports officiels remis aux Présidents de la Républiques (des HOMMES) depuis des décennies… L’histoire ne dit pas si lesdits Présidents de la République se sont essuyé avec… mais elle démontre bien que rien n’a bougé au contraire : les inégalités se creusent. Elles sont criantes dans les métiers fortement féminisés du « care » en Catégorie A (psychologues, travailleurs sociaux, infirmiers et cadres de santé…) comme en C (aides soignants, agents sociaux…). Au SUPAP FSU (et au sein de notre collectif des «Supapiennes »), on milite pour la reconnaissance de ces métiers féminisés, à travers une reconnaissance financière (augmentation des rémunération) et une reconnaissance de la pénibilité de ces professions qui s’usent au contact de l’autre et de sa souffrance (temps de travail, temps F.I.R…).

 

 

L’ISOLEMENT DES PSYCHOLOGUES (ou camisole géographique)

Au CASVP, les psychologues représentent donc un petit corps (comptant peu d’agents), fortement marqué par sa précarité (44% de CDD), sa féminisation et l’isolement de ses membres (répartis sur différents services / sur des temps de travail différents). Les psychologues évoluent souvent seuls dans des services entre :

  1. Les personnes qui leur disent à peine bonjour de peur qu’ils les analysent ;
  2. Les personnes qui leur demandent leur avis sur tout et attendent un diagnostic miraculinstantané (et si c’est pas ce qu’ils voulaient entendre, c’est que le psy est mauvais ;)
  3. Des directions qui peinent à leur donner une place assez … mais … pas trop ;
  4. Les équipes qui peinent à leur donner une place dedans… mais… dehors…

Le manque de pairs est criant pour les psychologues qui ont à se positionner seuls dans des services jamais simples. Surtout, l’éclatement du corps au sein de plusieurs services ne favorise pas la connaissance, la cohésion, la mobilisation et in fine l’aboutissement des revendications ! => Le syndicalisme est une solution à cette difficulté car il peut permettre de dégager du temps pour favoriser les rencontres, échanges et la construction de plateformes revendicatives (y’a pas que notre syndicat, mais en totale objectivité le SUPAP FSU est le meilleur !).

 

Contractuels ça veut pas dire sans droit (oui c’est nul, si vous avez une rime on la prend)

Et Bon.ne.s ça s’écrit pas avec un C.

 

VIENDEZ !

 

Psychologues : Rémunération, envie du pénis et camisole géographique

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G
Bonjour,<br /> je suis content d'avoir appris que le pénis rapporte, je n'avais pas au courant de cette information "technique"...<br /> Bonne journée<br /> Alexandre Georgalidis - Eps 9
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