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Publié par DASES-SUPAP-FSU

Le discours (le constat est là, mais on regrette le temps pris à le faire…).

Lors de la clôture de la conférence des métiers du 18 février, le premier ministre a reconnu que le travail social était en crise et menacé d’une implosion silencieuse impactant la qualité de l’accompagnement des personnes accompagnées. Les postes vacants sont au plus haut et les candidatures au plus bas.

En retard, le premier ministre a reconnu qu’il n’était pas acceptable de contrarier des professionnels qui veulent s’engager en faveur des personnes en difficultés.

Il a reconnu l’engagement des travailleurs sociaux, reconnu surtout que ces métiers manquent de reconnaissance (symbolique ET financière). 

Peu avant, le président de l’association des départements de France a rappelé les responsabilités de l’Etat face aux professionnels trop souvent pointés du doigt du fait de dysfonctionnements qui ne sont pas de leur fait.

 

Les annonces  :

(mises à jour au fil de l'eau)

  • L’application d’un Ségur du social, médico-social

Castex annonce un accord conclu avec l’Association des Départements de France pour apporter une aide permettant le financement de l’extension des mesures du Ségur de la santé (soit un Complément de Traitement Indemnitaire - CTI- de 49 points d'indice ou 183€ nets par mois) au secteur social et médico-social.  

« 183€ pour tous les professionnels de la filière socioéducative le plus vite possible »

Quand :

Entrée en vigueur le 1er avril 2022 et versement rétroactif au plus tard en juin 2022 (le "au plus tard" étant comme toujours à prendre avec des pincettes).

Qui:

  • Les professionnels de la filière socio-éducative du secteur privé non lucratif (140.000 professionnels) et de la fonction publique (30.000 professionnels).
  • Les aides à domicile des CCAS (et donc du CASVP);
  • les médecins coordinateurs des EHPAD;
  • les médecins, sages-femmes  et personnels soignants de la PMI et des  autres structures territoriales;
  • les personnels soignants des structures de prévention, de dépistage ou d'accompagnement des personnes en difficultés.

Si le périmètre plus précis reste à définir cette extension du Ségur va bien concerner les salariés du secteur public, des établissements publics et du secteur privé. Les secteurs de l’insertion, de la protection de l’enfance, de l’hébergement et du handicap ont été nommés « entre autres » (la liste n’est donc pas exhaustive) par le premier ministre. Par ailleurs, les Moniteurs Éducateurs, TISF, Chefs d'Ateliers et Psychologues seraient concernés (information reprise par le magasine Capital mais non confirmée par les rares textes officiels disponibles à cette heure).

A ce stade, et selon les données chiffrées communiquées par l'Association des Départements de France (Cf communiqué joint), on peut craindre l'exclusion de nombreux professionnels du social. En effet, selon les derniers chiffrages, la fonction publique comptait 30.000 Assistants Socio-Educatifs (ASE : ASS, ES CESF) soit le nombre d'agents annoncés comme concernés par l'extension du Ségur. Si confirmé, cela signifierait que l'ensemble des ASE du secteur public seraient concernés ET une exclusion des EJE (de diplôme équivalent!), AVS, agents sociaux, animateurs, assistantes familiales mais aussi la filière administrative (SMS, Adjoints Administratifs)... même exerçant dans le social et parmi lesquels de nombreux professionnels participant à des missions essentielles avec de bas salaires !

Il faudra attendre la publication de textes précis pour confirmer qu’aucun professionnel du secteur n’est laissé sur le bas-côté…

Dès ces annonces, le SUPAP FSU se mobilise et se fait entendre pour qu'après les « Oubliés du Ségur », il n’y ait pas les « Ré-Oubliés du Ségur » :

Nous ne nous réjouirons pas de petites revalorisations "plouf-plouf" (toi oui, ton collègue non)

 

Concernant le secteur privé : le premier ministre invite les organisations syndicales à négocier de nouvelles conditions salariales et demande à travailler à la mise en place d’une convention collective unique (suivant la demande des employeurs du secteur). D’emblée, le premier ministre a anticipé un dialogue social qui s’annonce très conflictuel car la casse des conventions collectives (et de leurs acquis) existantes est crainte par les professionnels du secteur de longue date. Vigilance : la revalorisation des professionnels du privé ne doit pas passer par la casse de leurs acquis sociaux !

A noter que le Premier Ministre invite les organisations syndicales à dialoguer alors que le contenu des annonces de cette conférence des métiers corresponds en tous points aux demandes des employeurs (Cf demandes des employeurs en amont de la conférence des métiers), prouvant si nécessaire que tout a été négocié SANS les organisations syndicales mais AVEC les employeurs !

 

  • Une nouvelle architecture des diplômes :

(Nous souhaitons bon courage aux écoles qui ne sont toujours pas remises de la dernière ré-réarchitecture)

Le premier ministre annonce la mise en place de d’un comité des métiers socio-éducatifs pour rénover l’architecture des diplômes et mettre fin à la trop grande « segmentation » du secteur. Le diplôme unique, qui n’avait pas abouti lors de la précédente réarchitecture des diplômes, semble relancé… Bientôt un Educateur de Service Social et Familial ?

 

  • La qualité de vie au travail :

Le premier ministre reconnait la très grande « sinistralité » du secteur (les conditions de travail pourries et la souffrance au travail, en gros). Il propose un plan de 15 millions d’euros pour former les cadres intermédiaires. C’est intéressant d’insister sur la nécessité de former les cadres intermédiaires pour réduire la souffrance au travail dans un contexte où la pénurie de personnels pousse les employeurs (dont Paris) à avoir de plus en plus recours aux « faisant fonction » et à revenir sur l’obligation de détenir certaines expériences, formations et diplômes.

 

 

Pour le SUPAP FSU, ces annonces seront à suivre de près :

  • Aucun professionnel « Re-oublié du Ségur » (tous ensemble !)
  • Aucun recul ou renoncement (aux acquis sociaux contenus dans les conventions collectives, à la place faite aux diplômes, aux conditions de travail…) !

 

Le SUPAP FSU  partage (une fois n’est pas coutume) le diagnostic de Jean Castex sur l’état critique du secteur social mais pas l’ensemble de ses propositions :

les conditions de travail et de rémunération sont au cœur de ce que nous devons défendre et améliorer d’urgence pour TOUS !

 

Communiqué de l'association des départements de France suite à la conférence des métiers

Communiqué FSU suite à la conférence des métiers

LES ANNONCES DE LA CONFERENCE DES METIERS

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