Temps de travail des agents parisiens : où en est-on ?
Macron y dit « bossez, feignasses privilégiées ! »
A l’été 2019, Macron a fait un cadeau aux fonctionnaires qui réclamaient de longue date une augmentation :
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(« tadaaa » )
Grâce à elle, entre autres, l’augmentation est là… Mais c’est une augmentation de la précarité et du temps de travail. On résume : on travaille plus, sans être payés plus du coup ça fait qu’on travaille plus mais payé moins 😖 = on peut tromper mille fois une personne mais on peut aussi tromper 1000 personnes une fois (ou un truc dans le genre…)
Pour une application prévue au 1er janvier 2022 concernant le volet temps de travail, Dame Hidalgo débute le (simulacre de) dialogue social tranquile-mimile mi 2020 (du coup, elle est pressée, elle a pas le temps de dialoguer, elle doit se préparer pour le bal du mois d’avril (de fin d’année des collèges lycées) : trouver des chaussures assorties au chemisier). Au menu, la suppression de 8 jours de congés. Rappelons que supprimer des congés, c’est rajouter des heures de travail aux agents en poste et donc, simplement, réduire le nombre de postes dans l’ensemble des services !
Les agents parisiens mobilisés ont obtenu une ’tite compensation
La mobilisation des agents portée par l’intersyndicale « Pas une minute de plus » a permis de faire reculer (un peu) l’exécutif qui a voté au conseil de Paris l’application de la loi Transfo et donc la perte de 8 jours de congés (CA), compensée par :
- La création de 3 jours de sujétion (au titre de la pénibilité spécifique du travail sur le territoire parisien : pollutions, transports…).
- La création de 2 jours de fractionnement (générés à condition de poser 8 jours de CA entre novembre et avril)
- La création de 2 jours de RTT supplémentaires (qui devront être générés en travaillant plus chaque jour, notamment en réduisant la pause méridienne à 30mn/jour). Pour ça : Il faut venir aux aurores, gober son sandwich, ne pas être un parent avec un objectif « sortie d’école » ou un banlieusard avec un objectif « train de 18h07m52s », pas être à temps partiel pour le yoga du mercredi et bien évidemment oublier d’être malade sinon t’as pas !
A l’été 2021, la ministre de la fonction publique macroniste, Amélie de Groschagrin a dit qu’elle était pas d’accord et très très fâchée. Du coup la préfecture de Paris (Guillaume Marc ou Marc Guillaume on sait pas trop, mais un mec du même genre qu’Emile Louis et Guy Georges : avec deux prénoms …), il a écrit une lettre qui dit qu’il aime pas la copie d’Hidalgo et ses 3 jours de sujétion créés. Toussa en pleine période préélectorale bien sûr : sentez bien que les enjeux dépassent un petit peu la question du nombre de jour à Berck-sur-Mer des agents parisiens…
La guerre est déclarée : Hidalgo veut pas développer d’argumentaire complet pour défendre la création de 3 jours de sujétion / Marc ou Guillaume dit que son absence d’argumentaire est merdique. Ca se corse à Paris (vous l’avez ? elle est bonne !).
🚩En bref :
Hidalgo annonce créer 3 jours de sujétion liés à la pénibilité du travail sur le territoire parisien, mais le défend tellement mal que le préfet ne peut qu’attaquer cette décision qui, faute d’argumentaire, pourrait être illégale. Question à 1000 balles : l’absence d’argumentaire de la Ville / d’Anne est-il :
- De l’incompétence
- Du machiavélisme
- La réponse C.
Du coup : Kékipasse ?
Au 1er janvier 2022, c’est le texte voté en conseil de Paris qui devait s’appliquer. On a donc un mini répit.
Le tueur en série préfet, bien colère, a saisi de toute urgence (en référé) le Tribunal Administratif pour attaquer les 3 jours de sujétion commune à tous.tes les agent.es gagnés par la mobilisation.
Par décision du 25 octobre, le tribunal administratif a donné raison au préfet et suspendu (jusqu'à ce que le TA rende un jugement sur le fond) l'application des points relatifs à la création des 3 jours de sujétion du règlement du temps de travail des agents parisiens : le nouveau règlement temps de travail s’appliquera donc bien au 1er janvier 2022, mais sans les 3 jours récupérés.
Les agents de la ville de Paris sont donc à ce jour, privés de 4 jours de congés et en SURSIS :bien malin qui peut deviner combien de jours de congés resteront aux agents en 2023 (et si le jugement définitif du Tribunal Administratif permettra de remettre en place les 3 jours de sujétion prévus par le réglement…).
Le SUPAP FSU demande à la Ville de Paris de faire appel de cette décision de manière à ce que le réglement sur le temps de travail puisse entrer en vigueur avec les 3 jours de sujétion en 2022.
Nous souhaitons une mobilisation commune de l’intersyndicale « Pas une minute de plus », avec grève et rassemblement ou une Dwich Party express, à l’occasion du Conseil de Paris le mardi 16 novembre. On reste en alerte, mobilisés pour défendre nos congés, nos postes et conditions de travail : parce qu’on n’est pas des benêts (les personnes qui ont fait ce tract auraient pu trouver une meilleure chute, honte à elles)!
Jugement référé temps de travail du 25/10/2021