Aprés deux mois d'ouverture, les agents du Services d'Accueil Familial Départemental (SAFD) du Mans tirent déjà la sonnette d'alarme !
Depuis le regroupement, fin décembre 2017, des trois services d'accueil familial départemental (SAFD) d'Alençon, Bellême et Ecommoy au Mans, c'est un peu le chaos.
Rappelons que l'objectif affiché de ce regroupement était de réduire à 55 mn le temps de trajet pour les parents venant de Paris alors même que leurs enfants resteraient eux accueillis dans les mêmes familles d'accueil (encore heureux !) , à une distance maximale de 1h30 du SAF du Mans pour les rencontrer.
Les agents : accompagnatrices, travailleurs sociaux et psychologues en charge du suivi des enfants accueillis et de l'organisation des rencontres parents/enfants, sont confrontés à d'importantes difficultés logistiques et à un manque de moyens pour mener à bien leurs missions.
Pour les rencontres qui se déroulent au SAF du Mans : les difficultés les plus importantes, concernent le manque d'accompagnatrices. A l'origine du projet, elles étaient 9. Avant l'arrivée au Mans 3 démissions réduisent leur nombre à 6.
Leurs missions d'accompagnement des enfants en semaine comme les week-ends sur des territoires très étendus, se sont alors multipliées.
Confrontées à un rythme de travail effréné, elles sont surchargées, débordées, stressées, dépassées ! S'en suit alors, une moins bonne qualité du travail.
Pour les enfants les plus éloignés (2 h 30 du Mans) :
L’équipe ex - SAF d'Alençon, après s'être mobilisée avec détermination pour obtenir qu'un lieu d'accueil parents/enfants à Alençon leur soit dédié, évitant ainsi aux enfants de passer leur journée sur les routes, finit non sans difficulté, par obtenir de l’administration qu'un lieu soit trouvé…. « pour un temps». Disposition clairement actée, lors des différentes Comités de Suivis, CHSCT, et Comité Technique.
Les cadres du SAF du Mans, refusent aujourd'hui que les accompagnatrices, assurent avec les travailleurs sociaux ces visites sur Alençon.
Pour des visites aux rabais ?
Pour ne pas pénaliser les parents et leurs enfants, les travailleurs sociaux ont, jusqu'à présent, assuré seuls les visites. Nombreux trajets à la gare, à des horaires différents en fonctions de l’arrivée des parents, récupération et organisation des repas, démarches administratives, quand c’est nécessaire... Dans de telles conditions, inutile de parler de travail d'accompagnement et de soutien des visites et encore moins de qualité du travail !
Signalons juste le risque et la responsabilité à laisser pendant tous ces va-et-vient des parents et des enfants seuls !
Les agents ont alerté leur direction, en réunion, puis par courrier collectif ainsi que l'administration sur les nombreuses difficultés qu’ils rencontrent. Pour marquer leur opposition à cet état de fait, ils ont refusé d'assurer l'ouverture du service dans ces conditions le samedi 10 mars.
La mort dans l’âme, conscients de priver ainsi les parents et leurs enfants de leurs droits élémentaires à se voir, ils ont ensuite renoncé à ce type de « blocage ».
L'administration n'a pour le moment pas daigné répondre à ce courrier.
Les agents déplorent la « cacophonie » qui règne au sein de ce service, le manque d'écoute de leur direction, le manque de fiabilité des quelques réponses apportées et le cloisonnement des informations données aux agents. L'installation au Mans génère un profond sentiment d'amertume chez des agents engagés dans leur travail, qui évoquent à ce sujet un "fiasco général".
Initialement annoncé pour réduire le temps de trajet des parents, le regroupement au Mans, génère en réalité une baisse de la qualité de leur accueil et une mise en difficulté des équipes.
Les équipes ne peuvent accepter une telle situation et sollicitent le soutien des organisations syndicales. Une réunion intersyndicale se tiendra le 27 mars prochain au SAFD du Mans.
Le SUPAP-FSU soutient les agents du SAFD du Mans.