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Publié par DASES-SUPAP-FSU

Suite à la publication de la circulaire du 12 décembre 2017, prévoyant la mise en œuvre de contrôles au sein des centres d'hébergement, le SUPAP FSU a interpellé la municipalité parisienne dans un courrier adressé à Madame Versini, adjointe chargée des solidarités, lutte contre l'exclusion, accueil des réfugiés et protection de l'enfance :

 

 

Madame,

 

Comme vous le savez, le Ministre de l’Intérieur a émis une circulaire inquiétante, qui remet en cause les principes d’inconditionnalité de l’accueil, de mise à l’abri et du secret professionnel.

 

Ces mesures annoncent la fin de l’action et du travail social tels qu’ils ont été conçus et appliqués depuis plusieurs décennies. Le droit à l’hébergement pour tous est ainsi remis en cause, dans la mesure où faire valoir ce droit exposera demain tout un pan de la population à des contrôles et expulsions du territoire.

Les travailleurs sociaux au sein des centres d’hébergement et des services qui les sollicitent, se trouveront ainsi confrontés à un dilemme éthique :

Faut-il orienter les personnes vers une mise à l’abri si cette orientation peut les conduire à être expulsées ?

 

Ces derniers temps, les valeurs du travail social sont durement mises à l’épreuve : les informations sont de plus en plus partagées à des fins de contrôle de la population et de nouvelles missions remettent toujours plus en question les fondements éthiques des professions du travail social.

Faut-il accompagner les migrants vers des bus sans savoir où ils sont emmenés ou les laisser sous le métro de Stalingrad ?

Faut-il laisser une famille dormir dehors ou faire une demande d’hôtel sans savoir si elle sera contrôlée ?

 

Cette circulaire pose de vraies questions que nous vous soumettons :

Comment les travailleurs sociaux présents au sein des CHU devront-ils se positionner face aux contrôles de la préfecture ? Les travailleurs sociaux (en polyvalence notamment) pourront-ils solliciter le SIAO sans en craindre les conséquences pour leurs usagers ? Seront-ils encore des interlocuteurs de confiance pour la population ? Les personnes seront-elles informées des risques à solliciter de l’aide ? Demain une nouvelle circulaire viendra-t-elle se saisir des informations contenues dans les logiciels mis en place dans les services sociaux pour contrôler, sanctionner, expulser les personnes accompagnées ?

Les familles devront-elles choisir entre demander de l’aide pour mettre leurs enfants à l’abri ou prendre le risque d’être expulsées ?

 

Il est évident que cette disposition aura pour conséquence l’augmentation de la précarité et du nombre de personnes en errance, fuyant les services censés leur apporter du secours.

 

Comme la DRH du CASVP l’a répété lors de sa tournée des services sociaux suite au mouvement « si tu l'ouvres, je te mute », les travailleurs sociaux sont, selon elle « fonctionnaires avant d’être travailleurs sociaux » : devrons-nous demain nous battre pour défendre des collègues qui auront dû choisir entre l’éthique de la profession qu’ils ont choisie (et pour laquelle ils se sont engagés), et les injonctions d’une direction dont les méthodes brutales ont déjà été prouvées ?

 

 

Madame,

Vous avez pris position contre les conséquences de cette circulaire. Aujourd’hui, nous vous demandons d’apporter des garanties aux personnels de la Ville dont les missions pourraient perdre leur sens dans le cadre de sa mise en œuvre. La défense des publics défavorisés passe par la défense des valeurs du travail social : c’est pourquoi nous vous demandons aujourd’hui d’intervenir clairement et prendre position en sa faveur.

 

La section DASES et CASVP du SUPAP FSU

Le SUPAP FSU interpelle les élus parisiens suite à la circulaire Collomb du 12 décembre

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L
Cette circulaire abjecte et sans nom nous montrent une fois encore le vrai visage de la France. De l'affaire DREYFUS à Vichy en passant par le massacre orchestré le 17 octobre 1961, nous sommes encore confronté à la lâcheté des dirigeants français à ne pas prendre les décisions nécessaire pour le bien être commun, Cet écrit est un arbitrage sans concertations de gens loin du terrain et de la souffrance des citoyens au quotidien. On parle de démocratie, de république, de valeurs, mais qu'en est il de ces grands mots dans un monde qui se ferme et se tait devant une haine légalisé par le monde de la finance et de l'argent. Je pourrais faire une thèse de ce torchon d'état mais la encore je leur ferais honneur alors qu'il ne m'inspire que le dégoût et renforce mon engagement auprès de ceux qui souffrent au quotidien et que ce gouvernement comme les précédent méprise.....Vichy 2 est en marche, qu'on se le dise....
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