Revendications du Front de Libération des Services Sociaux Polyvalents
A l’attention de Mesdames Dominique Versini et Léa Filoche,
Comme vous le savez, la LIDLisation des services sociaux parisiens et la répression engagée par la Ville de Paris à l’encontre des travailleurs sociaux engagés a conduit notre section syndicale à prendre le maquis. Nous vous annonçons aujourd’hui la naissance, en son sein, d’un groupuscule radicalisé : le Front de Libération des Services Sociaux Polyvalents (FLSSP).
Nous exigeons :
- La libération immédiate de notre camarade, CHEmilia, mutée, mise au coin et retenue en otage par la Cellule d’Attaque des Sociaux de la Ville de Paris (CASVP).
- Des stylos, des tampons et hamacs pour ranger nos dossiers, en nombre suffisant pour qu’on n’ait plus à se battre lors des livraisons ou à se les voler pour survivre et pouvoir écrire.
- Des logements et hébergements en quantité suffisante pour ne plus jamais avoir à laisser des familles sortir de nos bureaux pour aller dormir dehors.
- Une cantine gratuite servant des frites qui font pas grossir et du chocolat qui va dans les seins pas sur les hanches.
- Une augmentation de 500€ par mois soit être payées comme si nous n’étions pas à 90% des femmes.
- Du papier toilette triple épaisseur de couleur rose et à paillettes, avec des fleurs et parfumé à la lavande bio.
- Des boxs de réception en quantité suffisante dans les services pour pouvoir répondre aux demandes de rendez-vous des usagers parisiens.
- Khal Drogo au poste de vigile.
- Un numéro de téléphone pour appeler la CAF, la sécu, la CNAV et le RSI. Et un 115 qui décroche et a des trucs à proposer (des hébergements peut-être ? à réfléchir lors d'un prochain groupe de travail).
- Des masseurs, manucures, pédicures, disponibles gratuitement pendant les pauses méridiennes.
- Des cadres qui ressemblent à Brad Pitt, George Clooney, Angelina Jolie ou Pamela Anderson.
- Le respect de l’éthique des travailleurs sociaux, une direction cherchant à concilier ses objectifs avec les questions relatives au sens du travail social.
- Des cafetières nespresso avec capsules et Ferrero rochers à volonté pour la convivialité.
- Des travailleurs sociaux en nombre suffisant pour proposer un vrai accompagnement social aux personnes en difficultés (et peut-être, soyons fous, faire de la prévention et éviter qu'ils passent de "en difficulté" à la rue).
- Des terrasses meublées avec plantes, hamacs, parasols et transats pour les déjeuners et pauses clopes.
- Des supervisions menées par de vrais professionnels, soucieux d’éthique et de déontologie, qui ne répètent pas à la direction tous les propos tenus par les agents lors d’échanges censés être confidentiels.
- Le remboursement de toutes les pintes, mojitos et cigarettes consommés par les agents le vendredi entre 18h et 2h00.
- Une médecine de travail écoutée, qui puisse faire autre chose que dire aux agents en souffrance « quittez le CASVP ».
- L'amnistie immédiate des fonctionnaires qui ont cru qu'ils étaient travailleurs sociaux; l'amnistie des membres de la direction qui ont besoin de lunettes et ont reproché aux agents de signer une pétition alors que celle-ci comporte bien une "sous-tête" syndicale (oui, oui, on sait les accros de la procédure auraient préféré une en-tête); l'amnistie des agents qui ont osé parler de leurs conditions de travail sur leur pause déjeuner sans présence syndicale.
- Une réponse immédiate à la question posée par le Collectif du SSP 20ème suite à la dernière réunion de service : « Qui est Marcel Papon ? ».
Nous avons pris vos chers logiciels en otage : Sans réponse à nos revendications sous 8 jours, nous les exécuterons. Sachant qu’il n’existe, à ce jour, aucun traitement de substitution soignant l’addiction de vos énarques statistinomanes, nous vous conseillons de céder sans délais.
Pour le Front de Libération des Services Sociaux Polyvalents.
CHEverine