Réorganisation des SAFD de l'Ouest: les équipes sont amères.

Agents du SAFD à l'issue de leur rencontre avec Jean Paul Raymond, le 23 juin

Les services d'accueil familiaux de l'ouest sont en deuil. Et l'équipe d'Alençon l'a fait savoir à la direction de la DASES lors de la réunion qui s'est tenue jeudi 23 juin au Mans, en abordant une tenue de deuil (CF photo).

 Les services d'Alençon, d'Ecomoy et de Bellême seront regroupés en un seul service au Mans d'ici l'été 2017.

La direction justifie cette réorganisation par la nécessité de rapprocher les enfants placés de leurs parents, et par une baisse du nombre d'enfants accueillis. Les équipes sur place nuancent ces constats et surtout dénoncent les méthodes employées par la direction pour effectuer la réorganisation.

Dans ce communiqué  l'équipe d'Alençon exprime son sentiment autours de cette réorganisation:

"C'est avec une immense colère mais aussi avec tristesse que nous avons découvert votre retour aux "foire aux questions". Vos réponses négatives à toutes nos demandes témoignent d'un mépris pour notre travail, notre engagement et les enfants que nous accompagnons. "ainsi après avoir pressé le citron, on jettera la peau" c'est de nos propos dont il est question. Vous le savez, vos décisions seront lourdes de conséquences sur nos vies personnelles, professionnelles, nos santés psychique et physique. C'est inacceptable, comme ça l'est pour nos collègues de Pontourny. Nous envisageons bien sûr tous les moyens pour réagir contre cette casse organisée des équipes".

Il a fallu un boycott des groupes de travail pour que les équipes aient des réponses plus précises aux questions matérielles concernant les modalités de la réorganisation. Alors que deux équipes se voient dans la nécessité de réorganiser l'ensemble de leur vie personnelle du fait de ce changement de lieu de travail.

Aujourd'hui, l'administration amène certains éléments de réponse mais beaucoup de points restent flous, communiqués hier aux agents, aux familles d'accueil et aux organisations syndicales.

Les agents déplorent que certaines de leurs demandes n'aient pas été prises en compte:
la prise en charge d'un abonnement de train plus onéreux, la non possibilité de cumuler le télétravail et la semaine de 4 jours, la non prise en compte du temps de trajet dans le temps de travail.
Ils avaient demandé que des antennes éducatives soient conservées à Alençon et Bellême pour recevoir les parents et les enfants, ce sont des bureaux mis à disposition dans des locaux des conseils départementaux locaux qui leur sont proposés.
Ils insistent sur le fait que la prime qui leur a été annoncée n'a pas encore été votée au conseil de Paris.

Un sentiment d'écoeurement est partagé par l'ensemble des agents.  Et c'est de la colère qui s'exprime, colère lorsque le directeur, Mr Raymond, (et  le DRH Mr Wouts a tenu les mêmes propos aux organisations syndicales), indique que les équipes se sont centrées sur des préoccupations personnelles au détriment d'un engagement dans une réflexion sur la réorganisation du travail en boycottant les groupes proposés à la dernière minute par la direction il y a quelques mois. A ce moment là, les agents n'avaient aucune information concrète sur le devenir de leur service.

Comment des agents insécurisés sur leur avenir personnel et professionnel pouvaient ils s 'engager dans une réflexion sur la réorganisation de leur service?

Nous comprenons leur colère.

Nous soutiendrons les agents pour que les conditions les plus favorables leur soient proposées à l'occasion de cette réorganisation.