Service Social Scolaire : Témoignage de nos collègues du XIIème arrondissement.
Retrouvez ci-dessous le témoignage de nos collègues du service social du XIIème arrondissement, lu par le SUPAP FSU au Comité Technique DASES en présence de Monsieur Jommier, adjoint à la mairie de Paris chargé de la santé du handicap et des relations avec l'APHP et de Monsieur Jean Paul Raymond, directeur de la DASES.
Le service social scolaire du 12e arrondissement tient à vous faire part des difficultés qu’il rencontre depuis septembre 2015. La restructuration du service social scolaire a entrainé la suppression de 2 postes et ½ sur cet arrondissement. Les secteurs ont été repartis entre le 11e et le 12e arrondissement. Cela a eu comme effet d’engendrer des tensions entre les équipes du 11e et du 12e arrondissement qui n’existaient pas auparavant. Les propositions de redécoupage des secteurs ont été imposées par la Direction. Plusieurs modifications ont ensuite été envisagées par les équipes de terrain mais n’ont pas été acceptées par le service central. L’équipe du 12e se retrouve maintenant réduite à 5 postes de travailleurs sociaux qui ont chacun en charge 8 à 9 écoles. 3 écoles du 12e ont été reprises par une collègue du 11e.
A la rentrée de septembre, une des collègues était en arrêt maladie et son poste s’est donc trouvé découvert. Nous avons du assumer les urgences et les informations préoccupantes sur ce secteur. Une autre collègue a eu un arrêt maladie de 3 semaines. Nous avons du assumer à 3 le travail de 5 personnes, travail assumé par 7 travailleurs sociaux ½ l’an dernier.
En octobre, devant une surcharge de travail d’un des secteurs, Mme POTAPOV a revu la répartition des écoles de ce secteur ce qui a entrainé à nouveau des tensions entre le 11e et le 12e et des incertitudes quant aux décisions prises.
Le décès de notre collègue malade le 25 octobre 2015 nous a plongé dans un grand désarroi ce qui a rajouté à notre mal être. Son secteur est toujours à ce jour découvert.
En plus de toutes ces tensions, il faut rajouter le travail au quotidien sur les écoles :
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Déménagement sans aide logistique du service de notre matériel de travail sur de nouvelles écoles.
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Manque de matériel informatique pour certains secteurs.
- Difficulté à gérer l’occupation des bureaux médico-sociaux avec l’équipe médicale.
- Augmentation du nombre d’écoles prises en charge sur chaque secteur : secteur de 8 à 9 écoles avec pour 2 secteurs, 5 et 7 nouvelles écoles. Les secteurs géographiques se retrouvent donc très étendus, entrainant de la fatigue due aux déplacements, au port des dossiers … De plus, la prise de contact avec les nouvelles équipes enseignantes reste superficielle du fait de notre peu de présence sur chaque école ce qui ne nous permet pas de travailler correctement et génère un sentiment d’angoisse et de stress au quotidien. Cette dispersion ne permet pas un travail suivi des situations qui met à mal notre conscience professionnelle. Nous ne pouvons plus répondre de façon satisfaisante aux demandes des familles, des travailleurs sociaux, des équipes enseignantes, de la CRIP … Nous craignons sans cesse d’oublier d’accomplir une tâche importante et de passer à côté de situation grave de protection de l’enfance. Les échéances sont difficiles à respecter. Chacune d’entre nous réagit différemment à ces différents stress : fatigue, sommeil perturbé, douleurs diverses, interrogations quant à la valeur de notre travail, boulimie, irritabilité, découragement, culpabilité…
Les réponses aux différents problèmes évoqués avec notre service varient en fonction des interlocuteurs et renforcent notre sentiment insécurité et de culpabilité. La seule réponse réitérée à chaque rencontre est que notre service n’est pas une prestation légale et que nous pouvons toujours postuler ailleurs. Nous sommes choquées par le mépris de notre travail.
A ce jour, le 8 février 2016, nous sommes toujours submergées par l’ampleur de la charge de travail malgré l’affectation d’une collègue volante en janvier 2016. Cette intervention devrait se terminer en mars 2016 à l’arrivée d’une nouvelle collègue. Cependant, la date de sa prise de poste n’est pas encore confirmée. Nous ne savons pas si la collègue volante pourra assurer ce remplacement jusqu’à son arrivée.
De plus, du fait des redécoupages des secteurs et de nos affectations sur ces nouveaux secteurs, nous devons faire des liens permanents entre collègues concernant les situations des familles suivies auparavant. Cela se rajoute donc à notre charge de travail actuel et se répète à chaque changement de collègue.
Le bilan que nous faisons sur ces 5 mois écoulés confirme les difficultés à gérer notre travail sur des secteurs comprenant 8 à 9 écoles et à répondre à tous les objectifs du projet de service.
Le SUPAP FSU reste engagé aux côtés de nos collègues du service social scolaire pour défendre leurs conditions de travail, et la qualité du service rendu aux parisiens !