/image%2F1450769%2F20221227%2Fob_517a58_banniere-supap7.png)
Courrier à Monsieur Boivin, Chef du service des Ressources Humaines
Cher Mr BOIVIN,
Nous avons bien reçu votre invitation et nous vous en remercions. C'est fort courtois, il faut le reconnaître, de la part d'un DRH, lors d'une prise de poste, de rencontrer chacune des organisations syndicales afin sans doute de faire connaissance et de prendre la température du climat social de l'institution.
Sachez Mr BOIVIN, que nous avons réfléchi et débattu longuement en section syndicale pour savoir quelle suite nous allions donner à votre invitation. Car nous nous faisons un devoir, voyez vous, de décider collectivement au SUPAP-FSU. Nous étions partagés, comprenez bien, entre le souci de ne pas vous froisser et le mécontentement très profond que nous ressentons à l'égard de la direction de la DASES.
Vous avez sans doute déjà eu l'occasion de vous rendre compte Mr BOIVIN: la DASES, dont vous venez de prendre la tête des ressources humaines, est en pleine mutation. Et ce que nous déplorons, c'est que ces changements se déroulent sans qu'aucun réel dialogue social, tel que nous concevons le dialogue tout du moins, ne soit à l'œuvre.
Car nous avons la prétention de peser dans les décisions Mr Boivin! Mais c'est évident êtes vous en train de penser. Eh bien non, sachez que c'est là notre point d'achoppement avec vos désormais collègues.
Ils sont très courtois, ils organisent plein de réunions, ils nous offrent le café et ils prennent des notes sur tout ce qu'on dit en s'exclamant que c'est très intéressant. Et ils ne font pas bouger d'un iota leurs projets. (Peut être même cochent-ils la case « fait » en déchirant les papiers qu'ils viennent de noircir dès que nous avons quitté la salle de réunion, imaginez-vous).
Nous en voulons pour preuve le projet de service du service social scolaire et son grotesque comité de suivi, la création du SEJM à l'ASE, la multiplication des missions en polyvalence, l'absence d'informations précises et circonstanciées concernant la fusion DASES/CASVP... etc. je m'arrête là par égard pour vous Mr BOIVIN, qui prenez votre poste mais sachez que les sujets sont bien plus nombreux et que les mobilisations des agents n'ont donné lieu à aucune concession de la part de la direction.
Nous avons des préoccupations fortes Mr BOIVIN sur les ressources humaines à la DASES: de nombreux postes ne sont pas remplacés, les temps partiels sont accordés de plus en plus difficilement et ne sont pas compensés, certains postes ne sont pas reconduits avec le transfert au CASVP... et lorsque nous entendons par exemple M RAYMOND nous dire qu'il entend récupérer 60% du temps de travail des agents de l'ASE nous avons très peur de ce qui nous attend, Mr BOIVIN.
Sachez qu'il existe une divergence de fond Mr BOIVIN entre la direction de la DASES et nous : nous sommes attachés au travail social de qualité. Nous pensons que les réformes en cours bradent le service social et le service public et donnent une illusion d'efficacité quand le travail de fond perd en qualité. Le rapport de Mme Brigitte BOURGUIGNON présenté récemment au premier ministre illustre bien Mr BOIVIN le malaise dans lequel nous sommes dans les services sociaux : traversés par une crise d'identité professionnelle et un sentiment de perte de sens de nos métiers. Si vous prenez le temps de faire le tour des services Mr BOIVIN, et que les agents ont vraiment l'occasion de s'exprimer, vous le constaterez Mr BOIVIN. Un grand sentiment de mal être au travail touche les agents de la DASES.
En Bref, nous aurions ainsi une multitude de choses à vous dire Mr BOIVIN, mais nous n'allons pas accepter votre invitation. Nous imaginons votre déception aussi ne le prenez pas personnellement Mr BOIVIN.
Nous ne nous estimons pas suffisamment respectés. Nous sommes les représentants du personnel, M BOIVIN, et le fait que nous n'ayons aucune influence sur les réformes mises en place par la direction indique que le point de vue des agents n'est pas pris en considération. C'est donc par respect pour les agents qui nous ont élus, que nous ne viendrons pas, Mr BOIVIN.
Nous sommes confus que ce refus vous soit adressé, à vous, Mr BOIVIN. Vous arrivez à la DASES et notre parti pris c'est de toujours commencer par le dialogue et d'avoir un a priori bienveillant sur nos interlocuteurs!
C'est l'équipe de direction à laquelle vous appartenez qui nous contraint Mr BOIVIN à durcir le ton pour lui signifier que nous souhaitons peser dans les décisions, être force de propositions et qu'un réel dialogue social, c'est à dire un processus de négociation dans lequel chaque interlocuteur peut prendre en compte le point de vue de l'autre pour aboutir à un accord, se mette en place à la DASES.
Sachant que vous ferez tout ce qui est dans vos possibilités pour œuvrer dans ce sens, nous espérons que ce n'est que partie remise. Nous espérons que vous aurez prochainement l'occasion de faire notre connaissance et découvrir que derrière ces impolis qui déclinent aujourd'hui votre invitation se cachent des représentants syndicaux qui, comme vos agents, ne demandent que les moyens de faire correctement leur travail.
Veuillez agréer, M BOIVIN, nos respectueuses salutations
L'équipe du SUPAP FSU
NB: Toutefois, si vous souhaitez connaître notre syndicat, ses prises de position, les dates des futures assemblées générales et mobilisations, nous vous invitons sur notre blog[1] dans lequel d'ailleurs cette lettre sera publiée afin d'en informer les agents.
