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Publié par DASES-SUPAP-FSU

A travers l'évolution de nos services, le Travail Social était à l'ordre du jour du Comité Technique DASES du 17 septembre où deux sujets devaient être évoqués/votés : le Nouveau Paris Solidaire et la création du Secteur Educatif auprès des Jeunes Majeurs (SEJM).

Vous retrouverez ci-dessous la déclaration liminaire lue par le SUPAP FSU au début du Comité Technique, présidé par Mme Versini, adjointe à la maire de Paris chargée de la solidarité, des familles, de la petite enfance, de la protection de l'enfance, de la lutte contre les exclusions et des personnes âgées.

 

Madame la Présidente, Monsieur le Directeur,
Mesdames, Messieurs les représentants de l’administration,
Chers Collègues,
 

Vous nous avez convoqués aujourd’hui pour parler de réorganisation de services. Nous répondons à votre invitation pour parler Travail Social. Ce n’est ni un gros mot ni un terme nébuleux ou vide sens. Il s’agit de valeurs, d’éthique et de déontologie, d’engagement, de pratiques professionnelles. Il s’agit aussi et surtout de professionnels qui aujourd’hui s’épuisent dans une fonction de médiation entre le besoin d’individus singuliers et des réponses institutionnelles universelles limitées et/ou inadaptées.
 

Nous savons que cela déplait, mais les travailleurs sociaux sont soumis à une obligation de moyens et non à une obligation de résultats. Parce qu’ils ne sauraient être tenus responsables ni de la crise, ni de l’échec des politiques publiques, ni des difficultés psychosociales qui conduisent des individus à mettre en échec certains projets. 

C’est pourquoi nous ne cessons de vous le répéter : vous n’augmenterez pas « l’efficacité » que vous recherchez sans donner des moyens au Travail Social !

Comprenons nous bien : lorsque nous demandons des moyens nous ne demandons pas le développement d’un outil informatique pour plusieurs millions d’euros, ni la création d’un 1.500ème dispositif ou formulaire. Nous avons un outil qui est la base du travail social et qui a fait ses preuves : la relation d’aide. Et cet outil, pour qu’il fonctionne a besoin d’une chose : le temps !

A défaut d’avoir trouvé la graine du haricot magique qui fait pousser l’emploi, l’argent et le logement, ce temps nous est indispensable pour travailler avec l’autre, l’accompagner et le soutenir dans le difficile parcours qui conduit à l’autonomie.  

Quand comprendrez-vous que vos redéploiements, réorganisations bureaucratiques, vos empilements de dispositifs, vos outils informatiques, ne répondent pas aux besoins réels des usagers parisiens ?

Quand comprendrez-vous que vous ne faites que compliquer la tâche de professionnels confrontés quotidiennement à des souffrances qu’ils ne peuvent plus soulager ?

Nous sommes déjà intervenus auprès de vous pour vous dire ces réalités plusieurs fois. Et puisque vous semblez croire que nous en rajoutons, que nous en faisons trop, nous vous conseillerons simplement la lecture du rapport de la députée Brigitte Bourguignon : « Reconnaitre et valoriser le Travail Social » remis ce mois. Peut-être saura-t-il vous convaincre mieux que nous qu’on ne résout pas des difficultés financières en un clic sur Isis, un entretien et une aide financière; qu’on ne motive pas des jeunes en difficultés à se battre pour entrer sur le difficile marché de l’emploi en un rendez-vous trimestriel et une orientation vers la mission locale !

Nous conclurons donc en citant ce rapport :

« Il convient (…) de creuser les pistes permettant aux travailleurs sociaux de ne pas se trouver cantonnés à un rôle de guichet/ouvreur de droit, et de leur permettre de retrouver du temps pour (…) l’accompagnement des personnes. »

 

Séverine Parrot, représentante SUPAP FSU au Comité Technique DASES.

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