Billet de mauvaise humeur - Le management (vidéo)
Le Nouveau Paris Solidaire a du plomb dans l'aile. Il fait pas bon être pauvre à Paris ces jours-ci.
Ca commence furieusement à ressembler à l'Angleterre des années 80. Une hécatombe de service publics. On redéploie/ferme/restructure/ à tout va.
“Un EHPAD qui fonctionne bien? A la casse, Sarcelles, trop loin du périph,
Un centre pour mineurs qui fait bien son boulot? Dehors tout le monde, aucun intérêt,
Un service social scolaire? Ca va pas non, tout cet argent foutu en l'air, dégraissez-moi tout ça! Allez hop, on compte les dents cariés des gosses et on verra bien si ils sont si pauvres que ça!
Des jeunes majeurs qui veulent une protection? Oula, ça va pas non? C'est le boulot des parents ça, allez, un travailleur social pour 100 jeunes ça suffira bien!
Quoi, DASES et CASVP font parfois le même boulot? Non mais qu'est-ce que c'est que ce bordel?? Allez, fusionnez moi tout ça, faites sauter quelques postes en même temps. Où avez vous vu Plus de Solidarité dans Nouveau Paris Solidaire?
Vu de loin, ça pue quand même la guerre aux pauvres plus que la guerre à la pauvreté! Il faudrait pas que ça se voit trop...
D'un autre coté, ce qui est pratique avec les pauvres, c'est que ça vote pas, ça se plaint pas, c'est trop occupé à survivre. C'est pas comme les riverains de Roland Garros, ça faut faire attention. Le pauvre a un pouvoir de nuisance assez réduit. “
C'était un peu l'état d'esprit des libéraux dans les années 80 au Royaume Uni, bien décrit dans les films de Ken Loach ( L'assistante sociale et le chômeur dans “My Name is Joe”).
Ce qui pourrait être drôle, si le public ne prenait pas de plein fouet la violence des décisions (personnes agées dépendantes du Cèdre Bleu, adolescent de Pontourny, élèves sans papier d'une école parisienne, jeunes majeurs sans soutien familial débarqués de la protection de l'enfance à 18 ans), c'est bien que c'est une ancienne Inspectrice du travail (Anne Hidalgo) qui incarne la nouvelle dame de fer.
Et nous, notre pouvoir de nuisance? Comment résister? Comment empêcher?
Quelles actions collectives?
Voici un petit film, qui nous parle de notre quotidien, quel que soit notre boulot, parce que les logiques sont toujours les mêmes :
Le management : Exploiter plus pour gagner plus (Le Pavé, coopérative d'éducation populaire)
Allez, du courage, et à la prochaine réunion: on en recause!
Nicolas
(qu'on remercie pour ce petit "travail au noir" pour le SUPAP FSU)