Compte rendu de l’assemblée générale du 5 février 2015
AG organisée par le SUPAP-FSU à propos de la mise en place du logiciel ISIS dans les services sociaux et de la plainte déposée par le syndicat auprès de la CNIL à ce sujet :
Des agents de la plupart des arrondissements parisiens étaient présents, en majorité des travailleurs sociaux (TS), et des secrétaires médico-sociales (SMS), travaillant principalement en Service Social Départemental Polyvalent (SSDP) mais aussi en EI (Espace Parisien d’Insertion) et en service social scolaire. Des collègues du CASVP sont également venues s’informer, ainsi que les réprésentantes du Syndicat UNSA qui avaient demandé à assister à l’AG, proposition acceptée.
L’AG a débuté par la projection de scénettes jouées par des collègues du 93, qui synthétisent le questionnement auquel la mise en œuvre d’ISIS nous confronte en termes de relation avec l’usager, de secret professionnel, d’information de l’usager et d’organisation du travail.
Puis, les motifs de la plainte déposée par le SUPAP FSU auprès de la CNIL ont été exposés.
Ensuite un état des lieux de l’utilisation d’ISIS et des questionnements des collègues a été effectué :
- Dans un SSDP du nord de Paris ce sont les SMS qui effectuent la saisie ISIS au moyen d’un tableau renseigné par les TS. Le formulaire unique doit être rempli pour les demandes d’aides fis et constitue un moyen de pression de l’encadrement qui retourne les demandes aux TS si des informations obligatoires à renseigner manquent. Tensions SMS et TS quand il y a une réticence à remplir ISIS. Les CSE comptabilisent les files actives à partir d’ISIS et passent beaucoup de temps sur le logiciel, au détriment du conseil technique et de la vie du service.
- Dans un autre SSDP : le formulaire unique n’est pas encore obligatoire. La saisie est au bon vouloir des TS ou des SMS. Une AS résiste encore ne renseigne pas ISIS.
- Encore ailleurs : ISIS est présenté par l’encadrement comme une obligation, ainsi que le formulaire unique, sinon les aides fis ne passent pas. Certaines situations n’existent pas dans ISIS mais bien dans la réalité, que faire ? Une collègue a comptabilisé qu’elle passait environ 2h30 par semaine pour renseigner ISIS.
- Dans un SSDP du sud parisien : une SMS travaille en moyenne 12h par semaine pour renseigner ISIS au détriment d’autres tâches pour les usagers. L’encadrement s’adresse au secrétariat quand refus des TS de fournir les données, il y a encore une diversité des pratiques. Des TS ne remplissent pas ISIS, d’autres renseignent le tableau d’actes pros saisi ensuite par le secrétariat. Il faut rentrer une date d’entretien dans ISIS pour qu’une aide financière soit transmise par l’encadrement. Pression mise sur la file active quand les dossiers n’affichent pas d’actes professionnels. Demande de rentrer les CER (contrat engagement réciproque) dans ISIS avec les actes pros, y compris ceux qui n’ont rien à voir avec l’insertion pro., ils sont pré-remplis.
- Dans l’un des SSDP pilotes d’ISIS : La pression est mise sur les dossiers sans acte pros depuis plus de 6 mois, fermés dans la file active si ISIS n’est pas renseigné. Ce sont les TS qui remplissent ISIS. A l’accueil, ce sont les secrétaires qui renseignent ISIS.
- Dans un espace insertion : c’est au moins 2 heures par jour qui sont consacrés par les TS à ISIS. Pression mise par l’encadrement dans les objectifs de l’évalution /notation. Les TS informent les usagers car saisissent ISIS pendant les entretiens. Les orientations vers les associations spécialisées apparaissent et posent question aux TS des annotations de leur part apparaissent dans la rubrique intervention : « troubles psys, dépendance, désocialisation… » le contrat pré rempli dans ISIS doit servir de base au travail des TS.
- Dans un SSDP du Nord : les CSE ne lisent plus le contenu des aides financières et autres enquêtes mais s’inquiètent de renseigner ISIS. Les tensions entre TS et CSE sont exacerbées par la pression mise sur ISIS. Le formulaire unique doit être rempli pour qu’une aide financière soit étudiée. La question de la légalité de cette pratique a été posée. On rappelle qu’on ne peut pas séparer immédiatement les personnes dans un dossier ISIS même dans les situations de violence conjugale, ce qui peut mettre en danger les victimes.
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PRESSION + PRESSION + PRESSION + ... = TENSION !
REFUSONS LA PRESSION!
Propositions ayant émergé de l’AG :
- Associer les SMS au mouvement d’opposition qui se crée.
- Effectuer une seconde AG en intersyndicale, avec l’UNSA, qui était présent, la CGT du CASVP, FO-CASVP et proposer aux autres syndicats.
- Répondre sur les derniers jours qu’il restait aux questionnaires mis en place par NOTRE EMPLOYEUR sur l’accès des parisiens aux prestations sociales pour dire qu’iSIS pose des problèmes d’accès aux aides financières.
- Rédiger une lettre ouverte à faire signer à un maximum d’agents pour interpeller Madame la maire et le Monsieur le directeur de la DASES sur les questions d’éthique, de vie privée, d’accès aux droits et d’organisation du travail que pose la mise en place d’ISIS.
- Se mettre en lien avec les associations de défenses des droits des personnes
- Demander des rendez-vous dans les mairies d’arrondissement afin d‘exposer les mêmes difficultés aux élus locaux.
- TOUS ENSEMBLE Arrêter de Renseigner ISIS pendant une durée déterminée ou indéterminée !