Comité Social Territorial : Le SUPAP FSU signale les agissements sexistes de la Villle à l'encontre des femmes (et de leurs salaires)
Déclaration Liminaire du SUPAP FSU au Comité Social Territorial du 11 décembre 2024, Présidé par Mme Levieux, adjointe à la Maire de Paris, en charge des Seniors et des Solidarités entre les Générations.
Madame la Présidente, chers collègues,
Lors du dernier Comité Social Territorial nous a été présenté la nouvelle cellule de recueil des signalements dont la Ville entends faire un outil de sa politique volontariste de lutte contre les Violences Sexistes et Sexuelles au Travail. Il est désormais possible pour les agents victimes ou témoins de signaler à l’administration, entre autres, les faits de violences, de harcèlement sexuel, les discriminations et les agissements sexistes.
Dont acte, le SUPAP FSU vous a alerté à de multiples reprises ces dernières années sur des discriminations et agissements sexistes au sein de la Ville sans réponse. Nous passerons donc prochainement par la Cellule pour vous adresser un énième signalement dont nous espérons qu’il sera enfin traité grâce à ce nouveau dispositif.
Concernant les faits :
On va faire simple : les femmes sont moins payées que les hommes.
Les filières féminisées, notamment les métiers du care (paramédicaux, médico-sociaux, petite enfance) ont des grilles et des niveaux de prime tout pourris, qu’au SUPAP FSU on appelle les salaires roses. Bien évidemment, dans ces filières et corps, il y a des hommes impactés par la même discrimination mais qui touchent des salaires violets : puisque au sein de ces corps, le salaire des hommes reste supérieur à celui des femmes.
Concernant les auteurs :
Le SUPAP FSU reconnait L’État, la société masculiniste et 2000 ans de mauvaises habitudes comme premiers responsables.
Lorsque les professions fortement féminisées, notamment dans les métiers du Care, ont été professionnalisés, les Hommes qui ont construit les régimes indemnitaires n’avaient pas pour idée que leurs femmes aient les moyens de se libérer d’eux !
La société change, la volonté de changer les choses est là, c’est en tout cas ce qu’on nous dit. Ce qui justifierait aujourd’hui le maintien d’inégalités reconnues inacceptables ce serait non plus l’absence de volonté mais un problème de moyens. C’est Ballot : Pile au moment où on est prets à reconnaitre que les femmes méritent d’être payées comme les Hommes, on a une excuse pourdifférer ! Du coup, pour exemple, dans la filière médico-sociale, on a bien des femmes qui sont passé catégorie A, les Assistants Socio Educatifs : Et grâce à ce passage en catégorie A, elles ont en fin de carrière un salaire augmenté de 200€ bruts par rapport à un catégorie B ! Quoi que non, en fait, comme ces femmes en catégorie n’ont pas les RPP à 100%, il est fort probable qu’elles n’atteignent pas le dernier échelon du dernier grade, et qu’en fin de carrière elles conservent un traitement inférieur à la Catégorie B !
Vous pourrez me dire que ça c’est beaucoup de la responsabilité de l’Etat. Mais la responsabilité de l’Etat ne doit pas occulter celle des collectivités, des employeurs et donc celle de la Ville de Paris.
Concernant les preuves :
Les preuves de la responsabilité partagée par la Ville de Paris se trouvent dans les accords relatifs aux RPP, protocoles RIFSEEP et dans l’absence de réponse de la Ville aux saisines syndicales signalant ces discriminations et agissements sexistes.
Ce n’est pas L’État qui a oublié de revoir le taux de RPP des Catégorie A minuscules des filières féminisées.
Ce n’est pas L’État qui attribue les primes à la tête du client (IFSE, CIA) aux agents de la Ville. C’est bien la Ville qui a mis en place dans le cadre des différents accords RIFSEEP des montants d’entrée de corps d’IFSE plus favorables dans les filières administratives que dans les filières médico-sociales. C’est bien dans les données sociales de la Ville qu’on voit que les primes à la tête du client (IFSE, CIA) sont majoritairement versées aux hommes. C’est bien dans les données sociales du CASVP qu’on voit que les hommes ne représentent que 12% des effectifs en ETP de la Catégorie A mais perçoivent 33% des salaires versés pour cette catégorie.
C’est bien la Ville, qui sur des postes similaires et missions interchangeable paie mieux les Adjoints Administratifs que les Agents Sociaux, les SA que les SMS, paie mieux les Attachés que les CSE. C’est bien dans ce CST, que nous avons reçu la proposition de faciliter la « promotion » des corps de la filière médico-sociale dans des corps de même niveau de la filière administrative afin de permettre aux femmes de toucher des salaires d’homme !
Ainsi, la seule solution proposée par la Ville n’est pas de reconnaitre et rémunérer convenablement la filière médico-sociale mais d’organiser la fuite des médico sociaux dans la filière administrative ! Et bien sûr que cela corresponds à une volonté des agents ! Mais pas parce qu’ils ne sont pas bien dans leurs corps, pas parce qu’ils renient leur filière ou n’ont plus envie d’œuvrer dans le champ médico-social : mais parce que le plafond de verre dans la filière médico sociale est vite atteint et que les possibilités d’évolution prévues pour les filières féminines ne permettent pas de valoriser leurs compétences et donc ne conviennent plus !
Madame la Présidente,
Nous n’aurons sans doute jamais fini de lutter pour l’égalité femme-homme, et par bien des aspects tout n’est pas dans les mains de l’Administration Parisienne. Par ailleurs notre propos ne sera jamais de dire que l’Administration parisienne n’a rien fait, mais c’est insuffisant. Sur les effets de filière en matière d’attribution des primes, vous avez la main ! Alors finissez le travail, actez vos engagements ! Nous demandons que les prochains protocoles RIFSEEP négociés pour les filières féminisées du Care permettent la suppression totale des effets filière sur les niveaux d’IFSE. Nous exigions que vous mettiez fin aux agissements sexistes qui ont conduit à moins reconnaitre et donc à verser moins de primes aux femmes et aux hommes engagés dans les filières féminisées du Care.