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Publié par DASES-SUPAP-FSU

La ville de Paris a opté pour une « prime d’investissement » de 330€ nets pour « reconnaitre l’engagement des agents particulièrement mobilisés par la gestion de la crise sanitaire y compris en télétravail ».

Le SUPAP FSU demandait que la Ville s’aligne sur la plus haute tranche prévue par le décret n° 2020-570 du 14 mai 2020 et verse 1 000 euros à l’ensemble des agents mobilisés et pas uniquement à certains pour éviter d’inévitables injustices et un traitement inégalitaire.

Le versement de cette prime concernera donc :

  • Les agents en télétravail, particulièrement mobilisés sur l’ensemble de la période, dont la charge de travail a augmenté.
  • Les agents ayant exercé leurs missions en présentiel et n’ayant pas bénéficié de la prime de mobilisation de 45€.
  • Les agents venus en renfort dans le cadre de l’appel à volontariat sur des missions en télétravail (Chalex ou 39.75). 

La prime ne concernera pas :

  • Les agents en ASA.
  • Les agents ayant poursuivi leur activité en télétravail dont la charge de travail n’a pas ou peu augmenté.
  • Les agents ayant reçu de façon régulière la prime de mobilisation de 45€.

MAIS, consciente des manques de ces modalités d’attribution de la prime, la Ville de Paris a prévu que la prime d’investissement puisse être versée au cas par cas :

  • Aux agents particulièrement investis en télétravail dont la charge globale de travail n’a pas ou peu augmenté, mais ayant concilié travail et contraintes personnelles, fait preuve de disponibilité, etc.
  • Aux agents ayant ponctuellement perçu la prime de mobilisation de 45€ à l’occasion d’une activité sur site, mais ayant par ailleurs été très mobilisés en télétravail, avec une charge accrue de travail.

Cette dernière nuance, ouvre la possibilité d’élargir le versement de la prime à de nombreux professionnels qui ont été très mobilisés en télétravail tout en travaillant ponctuellement en présentiel (et qui ont donc perçu la prime de mobilisation) ou qui, sans que leur charge de travail aient augmenté, ont fourni des efforts conséquents pour maintenir l’action du service public en télétravaillant dans des conditions déplorables (sans matériel, avec des enfants dans les pattes etc…).

Cette nuance est donc importante pour valoriser l’investissement et reconnaitre le travail de centaines d’agents sans les efforts desquels le service public parisien aurait totalement vrillé (ce qui, sans doute, aurait pu couter le siège des élus qui aujourd’hui rechignent à mettre la main au portefeuille pour les récompenser).

 

Pourtant, cette nuance n’existe pas au Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris (CASVP).

Pour rappel, le Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris, c’est le truc qui gère les EHPADs, les centres d’hébergement, les services sociaux et autres restaurants solidaires, bref, c’est sans doute la direction qui gère les services les moins essentiels, LOL… Du coup c’est naturellement dans cette direction que la Ville de Paris n’a pas jugé bon de reconnaitre l’investissement des agents, dont nous préciserons au passage qu’il s’agit, bien évidemment, très majoritairement de femmes. 

Les agents du CASVP ne seront donc pas traités au même titre que les autres agents de la Ville de Paris. Pour exemple, une assistante sociale de l’ASE qui aura télétravaillé tout en nettoyant, balayant et assurant l’école à la maison pourra percevoir la prime d’investissement. La même dans un service du CASVP l’aura dans l’os (on est polis). Ca marche aussi avec le directeur de cabinet confiné qui touche la prime et l'agent d'accueil du CASVP mobilisé en présentiel dans les services qui ... déprime. C'est degueulasse, hein ?

Le SUPAP FSU remercie donc le CASVP, qui démontre encore une fois qu'en plus d'être né avant la honte, il a une longueur d’avance dans sa gestion des Ressources Humaines. Rappelons que le CASVP est la direction qui a osé, pendant le confinement, envoyer un mail à l’ensemble de ses agents sur le « droit à la déconnexion » : mail qui invitait les agents, non pas à ne pas travailler de nuit, mais à « ne pas le montrer », leur conseillant d’enregistrer en brouillon les mais rédigés à des heures indues pour les renvoyer le lendemain matin ! Des visionnaires, donc !

Les organisations syndicales attendent que Dominique Versini, adjointe à la Maire de Paris intervienne enfin en faveur des agent.E.s dont elle sait qu'ils occupent des missions essentielles.

 

En attendant

A toi, qui a bravé tes angoisses, pris des risques pour venir travailler sans protection pour 45€.

A toi, qui t’es bousillé le dos à travailler dans ton lit, sur ton canapé, sur une chaise trop dure…

A toi, dont le PC personnel vient de rendre l’âme après 3 mois de télétravail intensif.

A toi, qui a géré des situations lourdes enfermé chez toi, sans possibilité de changer d’air, sans soutien.

A toi, qui vivais un confinement difficile mais qui t’es surpassé pour tes collègues, ton service, les parisiens quand rien d’autre que ton investissement ne t’y obligeait.

A toi, qui a passé des heures à faire une tâche qui au travail te prend 5 minutes, faute de matériel et d’accès adaptés, mais dont la charge de travail n’a pas ou peu augmenté.

A toi, qui va devoir changer de numéro de téléphone car tu n’as eu d’autre choix que de communiquer ton numéro personnel à des usagers.

A toi, qui a fait l’école à la maison, le ménage, la bouffe… toute la journée et qui t’es mis à télétravailler dès que tes gosses te laissaient du temps « pour toi ».

A toi, qu’on a applaudit avec les soignants à 20h et qui a cru les beaux discours politiques qui prévoyaient une redistribution des légitimités.

A toi, qui bosse en faveur des parisiens en difficulté et qui te sent bien seul à réaliser le caractère essentiel de ce que tu fais.

Et à toi qui, coutumier de l’indifférence et des inégalités, t’es engagé en sachant que ton employeur comptait sur ta bonne volonté sans avoir l’intention de la primer.

 

Le CASVP te rappelle gratuitement en juillet que Bon(ne) ne s’écrit pas avec un C et t’offre généreusement un conseil de lecture d’été :

 

Primes : Les agent.E.s du Centre d'Action Sociale de la Ville de Paris dé-primés !

#ONNOUBLIERAPAS

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