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Publié par DASES-SUPAP-FSU

Une remise en cause sans précédent des principes du Travail Social dans l'hébergement d'urgence

Vendredi 8 décembre, le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a présenté aux associations de l’hébergement d’urgence un "projet de lancement d’un examen des situations administratives dans l’hébergement d’urgence de droit commun".

Il leur a présenté deux circulaires à paraitre, selon les propos de Bruno Morel, directeur général d’Emmaüs Solidarité, cité par le journal Le Monde (voir articles ci dessous). Une de ces circulaires « d’une dizaine de pages, détaille comment les contrôles seront opérés par des équipes mobiles d’agents de l’Office français de l’immigration et des préfectures [OFII] ».

Le projet du gouvernement ? Opérer un tri dans les occupants des hébergements d’urgence, permettant de libérer des places pour tenir la promesse du Président Macron « plus personne à la rue » et ce, grâce à la réalisation d’un grand nombre d’expulsions.

Le ministre de l’Intérieur sollicitait la collaboration des acteurs associatifs dans la mise en œuvre de ce projet. Plusieurs associations ont quitté la réunion, indiquant clairement leur refus de participer à un projet qui tend à remettre en cause l’inconditionnalité de l’accueil et les principes du travail social.

Les représentants associatifs qui, en quittant la table, ont dénoncé cette politique, ont rappelé que  les centres d’hébergement ne devaient pas s’associer à ces démarches policières, ni à des missions de contrôle contraires à la déontologie du travail social. Mais auront-elles le choix face à l’Etat, financeur ?

Déjà, en Hautes-Alpes et en Haute-Savoie, les préfets ont demandé aux centres d’hébergement de leur transmettre « chaque mois, (...) la liste nominative des personnes hébergées au sein de leur structure en précisant l’identité (nom et prénom), la composition familiale et la date de naissance des intéressés. ».

Ces mesures, si elles se poursuivent et deviennent la norme sur le territoire, annonceront la fin de l’action et du travail social tels qu’ils ont été conçus et appliqués depuis plusieurs décennies.

Ce qui est remis en cause, c’est le droit à l’hébergement, que beaucoup refuseront à faire valoir s’il expose à des contrôles et, in fine, à une expulsion.

Ce qui est remis en cause, c’est la confidentialité et le secret professionnel qui permettent à ceux qui en ont besoin de demander de l’aide, sans craindre que cela  puisse leur porter préjudice.

Ce qui est remis en cause, c’est la déontologie des travailleurs sociaux, indispensable à la création de liens de confiance, à la création du lien, à la prévention.

 

Où cela s’arrêtera-t-il ? Devrons-nous demain signaler les personnes sans droit au séjour qui s’adressent à nos services ? Les logiciels utilisés par les services sociaux serviront-ils à identifier, contrôler, expulser ? Les personnes sans droit au séjour pourront-elles continuer à être soignées, hébergées, secourues ou devront-elles fuir les services quitte à mourir à la rue ?

 

Pour le SUPAP FSU, ces mesures sont extrêmement dangereuses, pour le social et les personnes accompagnées. Les travailleurs sociaux, aux côtés de personnes qui bien souvent ne sont pas en mesure de défendre leurs droits fondamentaux, ont une responsabilité particulière : Nous les appelons à rester vigilants pour la défense de leurs métiers, services et personnes accompagnées.

Contre la casse du Travail Social, plus que jamais, c’est maintenant qu’il faut agir !

Indignez-vous !

Engagez-vous !

 

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