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Publié par DASES-SUPAP-FSU

Service Social du 20ème : Plus d'un an d'alertes...

En mai 2016, deux mois après l’arrivée d’une nouvelle cadre d'équipe au service social du 20ème arrondissement, les organisations syndicales interpellent la DASES sur le mal-être des agents de l’équipe. En juin, le CASVP, qui vient de récupérer le service, dans le cadre du Nouveau Paris Solidaire, organise une audience avec les organisations syndicales. Malgré l’alerte donnée par la médecine du travail et l’intervention des organisations syndicales, rien ne change : la cadre de l’équipe s’opposant à la mise en place d’une supervision. Pendant plusieurs mois, les agents vont continuer à voir leurs relations se dégrader avec leur encadrante, qui leur reproche ouvertement d'avoir contacter la médecine du travail, la hiérarchie et les syndicats, les accuse de mensonges. Certains agents en viendront au point de pleurer quotidiennement sur leur lieu de travail et finiront par quitter le service ou l'équipe sur les conseils de la médecine du travail.

La réponse du CASVP face au mal-être des agents d’une équipe intervient plusieurs semaines plus tard avec la publication d’un appel d’offre pour un audit de l’arrondissement. Les termes de cet appel d’offre indiquent clairement que, pour le CASVP, ce sont les agents de l’arrondissement (et plus particulièrement ceux syndiqués) qui posent problème.

Il faudra attendre près d’un an pour qu’une "supervision" soit mise en place. Mais le mal est fait dans l’équipe : 6 des 10 travailleurs sociaux qu’elle comptait sont partis, en indiquant clairement par écrit le motif de leur départ (les relations avec la cadre rendant le travail impossible), les relations sont rompues entre la cadre et les membres de son équipe, les travailleurs sociaux et leur cadre sont en difficulté. Une situation source de souffrance au travail pour toute l’équipe et d’une perte de confiance envers la hiérarchie dans l’ensemble du service, qui aurait pu être évitée si le CASVP avait répondu aux nombreux mails, alertes des organisations syndicales et de la médecine du travail et cherché des solutions centrées sur les faits et non sur la "réputation" de l'arrondissement. La supervision, très tardive, n'a pu être qu'un échec: le dialogue, la confiance étant depuis longtemps rompue. A noter que l'arrêt de cette supervision est aujourd'hui reprochée aux agents !!!

Dans ce contexte, la situation sur l’arrondissement s’est dégradée très rapidement dans l’année qui a suivi la reprise par le CASVP. Les agents, qui ont vu leurs collègues pleurer, être en arrêt maladie, quitter le service, n’ont pas compris que la seule réponse du CASVP consiste à accuser les agents d’être l’origine du problème. Ils ont perdu confiance en une hiérarchie, une administration qui ne les soutenait pas, ne les entendait pas alors que tous les voyants étaient au rouge. En parallèle, les nombreux départs suscités par cette situation ont amené à augmenter le nombre de postes vacants à remplacer et donc la charge de travail, augmentant le mécontentement en local.

Aujourd’hui, le dialogue est rompu entre les agents du site et leur administration. Le ressenti est que le CASVP, avant même son arrivée, considérait le service comme problématique du fait de sa forte concentration de syndiqués et autres travailleurs sociaux militants/mobilisés autour de leur conditions de travail et d’accueil du public. Cela a conduit le CAVSP à ne pas prendre en compte, entendre les difficultés réelles du service et à se concentrer sur la répression au détriment du soutien demandé par les agents et de la création du nécessaire lien de confiance avec la nouvelle gouvernance sur l’arrondissement.

Ainsi, la direction du CASVP n’hésite pas aujourd’hui à accuser certains agents d’être à l’origine de la souffrance d’une cadre... celle-là même qui a, en quelques mois, fait exploser une équipe ! Pour les agents, ces accusations sont d’autant plus innentendables que leur propre souffrance n’a jamais été entendue, leurs larmes, arrêts maladies, les courriers de leurs collègues partis dénonçant des méthodes d’encadrement rendant impossibles le travail, jamais pris en compte. Est-il possible que la seule réponse du CASVP face à des agents dénonçant une situation de grande souffrance au travail soit la répression ?

Après un audit qui a conclut à la nécessité de travailler ensemble à l'amélioration des conditions de travail, et le départ de l'encadrante d'équipe à l'origine de nombreux problèmes sur l'arrondissement, les agents pensaient pouvoir repartir sur de bonnes bases et voir les conditions de travail s'améliorer pour tous.

Début septembre, l’annonce de la mutation d’office « dans l’intérêt du service » d’une de leurs collègues a porté un nouveau coup aux agents du 20ème arrondissement, qui ne peuvent plus s’empêcher de penser que le CASVP leur livre une guerre, violente. Impossible de travailler pour la plupart des agents, choqués : les actes professionnels qui prenaient 15 minutes prennent désormais 1heure voire plus... Une douzaine de professionnels attendent d'être reçus par la médecine du travail, la direction du CASVP en est avertie mais accuse, une fois encore, les agents d'être à l'origine de leur propre souffrance !

La question qui se pose aujourd’hui est celle du projet qu’a le CASVP pour le service social du 20ème. Les derniers actes posés indiquent que, contrairement aux préconisations de l’audit, la priorité de l’administration n’est pas de rétablir les conditions de travail par le renouvellement du dialogue et de la confiance, mais « d’abattre » les agents du service, de remplacer les travailleurs sociaux engagés par des jeunes professionnels plus malléables.

Le CASVP a lancé une campagne de communication, auprès notamment de ses cadres, chargés de diffuser auprès de tous l'information officielle: les agents du 20ème ne font rien et sont ingérables ! Une nouvelle attaque, stigmatisante, contre des professionnels dont le travail et l'investissement auprès des populations sont reconnus par leurs cadres de proximité, mais totalement désavoués par la direction centrale du CASVP.

En attendant les travailleurs sociaux du 20ème, en réponse à ce qu’ils vivent comme une injustice et savent être une nouvelle manifestation des discriminations syndicales qui se sont accrues ces derniers mois, sont, contre toute attente, plus nombreux à contester !!!

Seront-ils tous mutés ?

Combien de semaines devront-ils revenir sur le parvis de leur mairie pour être entendus ?

Seront-ils capables de faire leur travail ?

Que se passera-t-il quand, dans quelques mois, l’administration sera condamnée et mise dans l’obligation d’annuler sa décision ?

Y-a-t-il une réelle volonté du CASVP d'agir pour rétablir le dialogue, la confiance, les conditions de travail dans l'arrondissement ou l'objectif est-il de punir les agents d'un service en y rendant invivables les conditions de travail  ?

 

Les agents du 20ème arrondissement demandent au CASVP de mettre fin à la procédure de mutation de leur collègue et de revenir dans une dynamique de travail en prenant des mesures bienveillantes visant à restaurer les conditions de travail dans l’arrondissement.

Ils se rassembleront le jeudi 14 septembre à 12h30 devant la mairie du 20ème (place Gambetta).

Dans l’attente d’un préavis de grève élargi, vous pouvez les soutenir en les rejoignant sur votre pause méridienne ou en signant la pétition ci dessous :

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