Comm' Parisienne : Quand informer, c'est cacher ce que l'on fait !
Chacun aura pu remarquer qu’il ne passe pas une journée sans que nous soit adressé un message nous vantant les initiatives sans fin de la municipalité. La Ville a organisé tel colloque, signé tel pacte, s’est engagée dans tel domaine. Bref, nous avons une équipe municipale formidable!
Mais qu’en est-il réellement derrière les mots ?
Nous avons ainsi pu prendre connaissance jeudi 8 décembre d’un message (d’un tract ?) de la municipalité intitulé Le travail social en mouvement qui nous informe avec enthousiasme d’une participation de la Ville à une journée annuelle de rencontre des intervenants sociaux:
Cette journée annuelle de rencontre des intervenants sociaux vise à faciliter les échanges de pratiques entre professionnels de l’intervention sociale, en faisant participer les Parisien.ne.s concerné.e.s, à créer une culture commune et à favoriser les réflexions d’actualité dans le champ du travail social.
Il s’agit nous dit-on d’un moment fort de l’année. Et le reste de l’année ?
Le reste de l’année, la « vraie vie » est nettement moins clinquante.
Car ce que nous n’apprendrons pas c’est que, comme nous en informe le Monde, l’enthousiasme de la municipalité est loin d’être partagé par les travailleurs sociaux de la Ville de Paris qui se sont invités à cette belle réunion pour y manifester leur colère et leur désarroi. Manque d’effectifs, manque de moyens, culture du chiffre, informatisation envahissante, absence de solutions à proposer aux personnes en détresse, dédain des responsables politiques, telle est en réalité la soi-disant « culture commune » du travail social à la Ville.
Ce que nous n’apprendrons pas non plus, c’est que la Maire de Paris a décidé de la suppression de 6 postes d’assistants socio-éducatifs au budget 2017.
On le voit, il y a un gouffre entre l’univers enchanté de la « comm » municipale où tout semble se résoudre dans un monde idéal et consensuel fait d’échanges, de partage et de culture commune et la pratique réelle de la municipalité.
On est donc en droit de s’interroger : quand elle prétend nous informer, la municipalité ne cherche-t-elle pas à nous faire prendre des vessies pour des lanternes ? Ou pense-t-elle réellement que dire suffit et dispense de faire ?
Eric, Secrétaire Administratif Ville de Paris