La polyvalence prend l'eau : Titanic s'invite au service social !

L'affaire de la bouée coupable d'un crime de lèse procédure (100% absurde, 100% vrai)

Si vous voulez travailler efficacement et intelligemment :

Un conseil :

Démissionnez du CASVP.

La semaine dernière, on a cru que la caméra cachée s’était invitée dans notre service.

On vous explique :

- Depuis 4 mois, une collègue n’avait pas accès à son téléphone. Enfin, elle pouvait recevoir des appels mais pas en passer. Vous conviendrez que c’est un problème technique majeur pour un travailleur social qui a envie de bosser !!

- Bien sûr, le problème avait été signalé en haut lieu, en respectant tous les échelons de plus en plus échelonnés de la voie hiérarchique. Le haut de l’échelle nous affirmait, la main sur le cœur que « le nécessaire avait été fait », ce que, du sol et de la base, nous ne mettions pas en cause.

- La semaine dernière à l’occasion de la venue d’un technicien informatique sympathique, thique, thique et compétent, tent, tent, la collègue, qui se dit qu’après tout elle n’a rien à y perdre, lui parle de son problème et lui demande si, par le plus grand des hasards, il pourrait y faire quelque chose. Il lui dit (le technicien) : Ben, vous avez qu’à « faire une bouée »!

- C’est là qu’elle découvre qu’une bouée, c’est pas seulement un objet qui permet de pas couler à la piscine si on sait pas nager ou qu’on a trop mangé, mais aussi une icône informatique, tique, tique et sympathique, thique, thique, qui permet de signaler des problèmes techniques.

- Alors donc, contente d’avoir appris un truc, elle « lance une bouée »!!!!

- Le lendemain, elle reçoit un coup de fil du service informatique, tique, tique et sympathique, thique, thique qui lui demande quel est son problème et qui résout en 5 minutes ce que l’administration ne parvenait pas à solutionner depuis 4 mois.

- Très contente de ses nouvelles compétences techniques acquises au hasard de son expérience, notre collègue lance euphoriquement une seconde bouée alors qu’un deuxième problème survient dans le transfert de ses communications.

- Que n’avait-elle pas fait ? Une heure après, son téléphone qui fonctionne, sonne. C’est un service technique du CASVP qu’est pas content. S’en suit une volée de bois verts sur l’air de « vous n’avez pas respecté la procédure, c’est un scandale. C’est interdit de faire des bouées pour le téléphone ». Et la réponse : « ben oui mais ça m’a permis de résoudre mon problème », n’a pour effet que de remettre en musique le même refrain……

- Notre collègue qui n’est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds ni à dégonfler sa bouée, monte dare, dare les escaliers du service et les échelons de la voie hiérarchique. Elle arrive dans le bureau de la responsable où, par un heureux hasard sont réunies une bonne partie de l’encadrement de l’arrondissement. Elle est pas contente de s’être faite remonter les bretelles alors qu’elle est toute fière d’avoir résolu un problème qui l’empêchait de bosser depuis 4 mois. Elle s’en ouvre sans ménagements à son auditoire « vous pensez pas qu’une procédure quand elle est con et qu’elle fonctionne pas faut la changer ? » « je pensais qu’on allait me féliciter d’avoir résolu un problème, en fait on m’engueule » « C’est la caméra cachée ou quoi ? »

Là s’en suit un dialogue gêné, la réalité avait niqué la procédure mais quand même la procédure c’est la procédure…

Notre frondeuse de bouée a suscité une correspondance électronique logorrhéique entre chefs, non pas pour résoudre les problèmes de téléphonie mais pour savoir comment réagir face à un acte aussi subversif que celui de ne pas respecter la procédure, quand celle-ci ne marche pas.

Malheureusement notre collègue n’a pas été mise en copie des mails échangés entre les hautes sphères de sa hiérarchie, on aurait pu rigoler à la pause déjeuner !

Epilogue :

Au CASVP, être intelligent et efficace, c’est totalement interdit….. car sinon, elles servent à quoi les procédures ? Je vous le demande….

Donc notre collègue elle a été absoute de cette grave faute car elle semble l’avoir commise de bonne foi, c’est à dire sans savoir qu’elle aurait pas dû faire ça, mais on lui a rappelé les règles…..

- On ignore à ce jour si l’administration, interpellée par l’échec patent de sa procédure en ce qui concerne la téléphonie et ses arcanes, va mettre en place des groupes de travail pour examiner la procédure actuelle et envisager de la bousculer un peu sur les côtés, juste pour qu’elle….fonctionne !

Ca on sait pas….. mais on vous tiendra informés et quant à la collègue, elle est toute fière de saisir son combiné pour appeler usagers et partenaires et ne ressent pas trop de culpabilité d’avoir commis un crime de lèse procédure.

Monique & Véronique

#Billets d'humeurs des services sociaux