Le SUPAP FSU fait économiser 90.000€ au CASVP

Le SUPAP FSU répond, à moindre coût, à la demande d'audit de l'administration au sujet du Service Social Polyvalent 20ème.

Economie réalisée: 90 000 euros

Après avoir été sollicités par une équipe du 20è arrondissement concernant ses difficultés à continuer à faire correctement son boulot.

Après avoir rencontré l'intégralité de l'équipe et avoir recensé l'ensemble des situations professionnelles qui posaient souci.

Après avoir mesuré l'état de mal être des agents: 5 arrêts maladie avec consultation de la médecine du travail, personnel ému, en pleurs, en lien direct avec les méthodes d'encadrement d'une CSE débutante, arrivée trois mois plus tôt.

Après avoir participé comme représentant du personnel à une audience rassemblant le directeur, la responsable, la cadre de l'équipe en question (soutenue elle aussi par  un syndicat), et deux travailleurs sociaux de l'équipe venus témoigner avec notre soutien en tremblant.

Après avoir multiplié les relances auprès de ces responsables puis de leurs supérieurs hiérarchiques pour demander une supervision d'équipe.

Nous établissons les constats suivants:

L'administration procède, par sa demande d'audit (et dans sa formulation), à un tour de passe passe qui vous la fait à l'envers puissance 10.000, digne de Gérard Majax et Garcimore réunis.

La méthode:

Une équipe évoque sa difficulté à travailler, en lien direct avec des méthodes d'encadrement questionnantes.

Il se trouve que cette équipe appartient à un service où les agents ont un fort taux de syndicalisation et une capacité à se mobiliser quand des directives leur paraissent contraire à leur éthique ou que leurs conditions de travail sont trop pourries.

La qualité du service rendu au public par les agents du 20è et leur implication professionnelle a toujours été reconnue et encore une fois soulignée pendant l'audience... même s'ils sont parfois malpolis et désobéissants.

L'équipe en difficulté demande une supervision afin de reprendre le dialogue avec sa cadre, de déterminer ensemble une façon de travailler qui satisfasse tout le monde et réponde au mieux aux besoins du public.

Abracadabricadabra:

L'administration demande un audit pour l'ensemble du service arguant de la difficulté exprimée par les agents (certes) mais aussi d'une « opposition quasi systématique à toute évolution des modalités de fonctionnement du service proposées par l'encadrement ».

Analyse socio organisationnelle qui vous aurait coûté un bras si elle n'émanait pas de nous:

• noyage de poisson avéré

• reformulation des difficultés de l'équipe par l'utilisation d'une méthode bien connue à la CAF: « tout ce que vous direz sera retenu contre vous, et viendra conforter mon a priori ». En l'occurence: le 20 è est une bande d'emmerdeurs.

• soutien de méthodes d'encadrement sources de souffrance.... pour la bonne et simple et raison qu' « on ne décrédibilise jamais les supérieurs hiérarchiques », y compris s'ils sont déconnants, parce que c'est la vie institutionnelle qui veut ça

• couverture tirée à elle par l'administration sur le mode « ils vont voir ce qu'ils vont voir: non seulement, leur supervision, ils pourront aller la faire chez les Grecs, mais en plus on va leur montrer qui c'est qu'est le chef et aussi que ça suffit comme ça de réclamer des postes vacants et de s'interroger sur la conformité entre les commandes institutionnelles et l'éthique du travail social ». Mais on va faire dire ça par des spécialistes scientifiques qui vont leur clouer le bec à ces malpolis.

Préconisations pour changer la stratégie d'encadrement:  « Obtempère! »   « Nique ta mère !»

• formation de l'ensemble de l'équipe d'encadrement à l'écoute, au soutien et au « management participatif » même, afin d'être en capacité d'encadrer une équipe, remuante certes, mais avant tout compétente, engagée, créatrice et innovante.

• Dîner de gala organisé par l'administration en remerciement à tous ceux qui ont la santé intellectuelle de réfléchir, contester et se positionner. (Cela lui permet, à l'administration, de revenir sur ses conneries quand elle applique des consignes politiques à la va vite).

• Reconnaissance des difficultés vécues par une seule équipe du service et accord d'une supervision.

• Formation sur le droit syndical et le droit du travail qui ne serait pas dans la « culture professionnelle » de certains cadres si l'on se réfère aux « minutes » de l'audience.

• Instauration d'un principe de « présomption de bienveillance » envers les usagers du service social et envers ses agents.

  Signé: les auditeurs du SUPAP qui n'ont pas de problème d'audition, eux...