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Publié par DASES-SUPAP-FSU

Le pacte parisien de lutte contre la grande exclusion: nouvelles tâches, nouveaux postes ?

Anne Hidalgo a choisi de faire de la lutte contre la grande exclusion la « Grande Cause » de sa mandature.

La promesse de campagne et l’annonce qui a en été faite aux personnels en début de mandature étaient vagues. Les choses s’éclairent aujourd’hui: avec la signature et la diffusion du « Pacte parisien de lutte contre la grande exclusion », nous pouvons commencer à voir quel impact réel cette « Grande Cause » aura sur nos services.

Le pacte parisien de lutte contre la grande exclusion c’est : 106 mesures élaborées avec de nombreux acteurs (institutions, associations, entreprises…) qui engagent la Ville de Paris et ses Partenaires (parmi lesquels la Préfecture, la Caf, l’APHP, Pôle Emploi et la FNARS).

Ces mesures tendent vers 3 objectifs :

- Prévenir l’arrivée dans la rue.

- Intervenir auprès des personnes vivant à la rue

- Insérer durablement pour permettre la sortie de la rue.

 

 

Le SUPAP-FSU ne peut que saluer ce pacte, qui semble positif tant dans l’engagement de la mairie et de ses partenaires en destination des populations fragiles, que dans ses intentions. Néanmoins, il soulève de nombreuses interrogations et inquiétudes pour nous, agents, professionnels de terrain.

Tout d’abord, le pacte appelle à une réflexion sur les pratiques de travail social : nous en sommes demandeurs mais craignons, au regard du contexte actuel dans les différents services sociaux de la ville, que cette réflexion se fasse sans les travailleurs sociaux de terrain.

Le pacte évoque ensuite une réforme des services sociaux. Nous ne savons pas aujourd’hui si cette « réforme » se limitera au Nouveau Paris Solidaire (mise sous opérateur unique des SSDP) ou si les personnels, de la DASES notamment, doivent s’attendre à de nouveaux bouleversements.

Plusieurs des mesures du Pacte s’appuient ou reposent sur les services sociaux parisiens, et notamment sur les SSDP, à qui on se propose d’ajouter des missions (Rendez-vous d’accès aux droits, permanences en pieds d’immeubles, diagnostic social des familles primo arrivantes au 115…). Dès lors, nous nous demandons si ces missions supplémentaires vont s’accompagner de créations de postes. Sans effectifs supplémentaires, comment remplir ces missions correctement ? Au détriment de quelles autres tâches ? Nous ne pensons pas que mettre en place de nombreux dispositifs suffise : les usagers des services sociaux parisiens ont besoin de professionnels disponibles !

La Mairie de Paris donnera-t-elle à ce pacte les moyens de ses ambitions ?

 

Le pacte, dans plusieurs de ses mesures, appelle également à la création d’outils ou de process de partage d’informations entre les partenaires et structures. Nous tenons à rappeler que, sans nous opposer ni à l’informatisation ni aux échanges d’informations avec les partenaires dans l’intérêt des usagers, nous sommes réticents à systématiser des pratiques qui devraient être réfléchies au cas par cas dans l’intérêt de l’usager, de la relation de confiance, et dans le respect du secret professionnel auquel le Code Pénal nous astreint. Puisque notre administration souhaite une réflexion sur les pratiques en travail social, nous pouvons déjà poser une base : "le travail social n’est pas une procédure, c’est une posture" !

Enfin, nous sommes circonspects face à la mesure proposant de « repositionner les Permanences Médico Sociales », cette proposition est suffisamment floue pour ouvrir la voie à de nouvelles suppressions de postes et fermetures de services.

 

Lors du dernier Comité Technique du 27 mars dernier, le SUPAP-FSU a fait part de toutes ces interrogations et inquiétudes auprès de l’administration, qui n’y a, à ce jour, pas répondu.

 

Le pacte parisien de lutte contre la grande exclusion

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